France : Benzema porte plainte contre Darmanin
L’ancienne star du Real Madrid, Karim Benzema, a décidé mardi de porter plainte contre le ministre français de l’intérieur, Gérald Darmanin pour diffamation. Ce dernier avait accusé, sans fondement, le Ballon d’or 2020 de « liens étroits avec les frères musulmans ». Karim Benzema avait été pris pour cible, comme de nombreuses autres personnalités, par le lobby pro-israélien après avoir publié un post en soutien à la population de Ghaza qui subit des bombardements incessants de l’occupation sioniste depuis le 7 octobre dernier.
Le 16 octobre, Gérald Darmanin avait accusé Karim Benzema, sur le plateau de la chaine de télévision CNews, connue pour faire l’apologie des idées d’extrême-droite et ses positions pro-israélienne, de liens avec les Frères musulmans, allant jusqu’à emprunter un raccourci pour le lier au « djihadisme ». Des propos qui ont d’ailleurs donné l’occasion à la droite et l’extrême droite française pour mener une cabale contre le joueur allant jusqu’à l’accuser de « terrorisme » et à demander sa déchéance de nationalité.
Selon la plainte de Karim Benzema, relayée par l’AFP, les accusations de Darmanin sont « inexactes », « plus vraisemblablement mensongères, mais en tous cas faites à dessein » et sont « attentatoires » à son honneur et sa considération. Elle a été déposée par Me Hugues Vigier devant la Cour de justice de la république (CJR), seule juridiction habilitée à poursuivre et juger des membres du gouvernement pour des infractions commises dans l’exercice de leurs fonctions. Les plaintes adressées à la CJR sont filtrées par une commission des requêtes, qui peut les classer ou les transmettre à une commission d’instruction. A l’issue de l’instruction, cette commission décide d’un non-lieu ou d’un renvoi en procès.
Dans sa plainte, le joueur de 36 ans réaffirme « n’avoir jamais eu le moindre lien avec l’organisation des Frères musulmans ni à (sa) connaissance avec quelqu’un qui s’en réclamerait ». « Je mesure à quel point je suis, en raison de ma notoriété, instrumentalisé dans des jeux politiques d’autant plus scandaleux que les événements dramatiques depuis le 7 octobre méritent tout autre chose que ce type de déclarations », ajoute-t-il, estimant que sa position allait « à contre-courant de celle des ‘classes dirigeantes’ françaises dans leur grande majorité ».
Moncef Dahleb