Patrimoine : Prochaine la restauration du « Masjid el-Atik » de Ksar el-Boukhari
Le plan de restauration de « Masjid el-Atik » de Ksar el-Boukhari, au sud de Médéa, une mosquée à l’architecture maghrébine édifiée au début du 18è siècle, a été présenté, mardi, par un bureau d’études spécialisé et entrera en phase d’exécution prochainement, a-t-on appris auprès de la direction locale de la culture et des arts.
Exposé en marge de la célébration de la Journée arabe du patrimoine, coïncidant avec le 27 février de chaque année, ce plan de restauration est scindé en deux phases, la première consiste en la réalisation de travaux d’urgence pour stabiliser le minaret de cette mosquée menaçant ruine, a fait savoir Ahmed Merbouche, chef de service de protection du patrimoine au niveau de la direction de la culture et des arts. Ces travaux, a-t-il expliqué, vont permettre de consolider l’ensemble de la structure de cet édifice religieux surplombant le « vieux Ksar » qui était, autrefois, l’une des plus importantes agglomérations de la région steppique d’où transitaient commerçants, marchands et voyageurs venus des localités du sud du pays. Le but de cette opération est d’empêcher la fragilisation des murs de la mosquée, en particulier la partie sur laquelle repose la structure du minaret conçu dans un style architectural maghrébin, a-t-il confie. La seconde phase du projet inclue des travaux d’extension de la salle de prière en lui intégrant des espaces mitoyens à la mosquée en respectant son cachet architectural d’origine, a ajouté Merbouche. Un aménagement des abords de la mosquée et des ruelles situées à proximité figure aussi parmi les mesures de protection décidées dans le cadre de ce projet de restauration dont la conception finale devrait regrouper tous les éléments architecturaux existants en un complexe cultuel qui lui permettra de redevenir, à nouveau, un centre de rayonnement et de savoir dans cette région, a-t-il indiqué. Selon le même responsable, des démarches ont été entreprises par les directions de la culture et celle des affaires religieuses en vue de la récupération d’une ancienne école coranique à l’abandon située à proximité de la mosquée et une bâtisse ou logeait l’imam, pour les intégrer dans le plan d’aménagement de ce futur complexe. Ces démarches sont « sur la bonne voie » et devraient aboutir « incessamment » au transfert légal de ces biens au profit du secteur des affaires religieuses dont relève ce lieu de culte, a assuré M. Merbouche qui a fait part de la signature, aujourd’hui, d’une convention entre les directions de la culture et des arts, les affaires religieuses et le bureau d’étude pour passer à l’étape de concrétisation du projet de restauration de « Masjid el-Atik ». Ce lieu de culte a joué pendant plus de deux siècles un rôle majeur dans la préservation de l’identité du peuple algérien et à faire face à la politique de déracinement et d’aliénation menée par l’occupant français.L’idée de sa construction émanait d’un des chefs de la tribu des « Arch Hannacha », dont le territoire s’étendait jusqu’à l’ouest de Médéa, qui a mobilisé les fonds nécessaires et fait appel au service d’un artisan installé dans la ville de Tlemcen, ouest de l’Algérie, qui entama la construction du « Masjid el-Atik » en 1727, qui a été inscrit, en avril 2023, sur la liste des biens culturels protégés.
APS