Le baril de Brent à plus de 87 dollars : Les cours du pétrole montent
Les facteurs géopolitiques continuent de peser sur les marchés. Les prix du brut ont poursuivi hier leur hausse, poussés par les craintes sur les approvisionnements dans le sillage des attaques ukrainiennes contre les raffineries en Russie.
Après un léger recul en ouverture de la séance de cotation, les cours du pétrole sont repartis hier à la hausse, en raison notamment des craintes sur l’offre, mais aussi par les perspectives de demande plus positive notamment en Chine, plus gros importateur de pétrole dans le monde. Ainsi en fin d’après-midi, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mai, gagnait 0,51% à 87,33 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en avril, prenait 0,85% à 83,42 dollars. Les prix du brut grimpent « en raison des inquiétudes concernant l’offre », commentent des analystes. Les investisseurs devraient continuer à surveiller « intensément tout développement » en cas de « perturbations de l’approvisionnement », indiquent-ils. Lundi les cours ont bondi ont raison des attaques contre les raffineries russes. « Les récentes frappes de drones « contre des installations pétrolières russes (…) suscitent des inquiétudes quant à l’approvisionnement en pétrole russe, mais les conséquences de ces attaques sont encore difficiles à mesurer » indiquent les analystes d’Energi Danmark. Une attaque de drones, imputée à l’Ukraine, avait provoqué l’incendie de la raffinerie de Slaviansk-sur-Kouban dans le sud de la Russie, dans la région de Krasnodar, ont indiqué dimanche les autorités régionales. Samedi, une raffinerie a été incendiée à Samara, à quelque 1.000 km de la frontière ukrainienne, après des attaques de drones. Les investisseurs devraient continuer à surveiller « intensément tout développement en Russie » en cas de « perturbations de l’approvisionnement », indique Tamas Varga, analyste chez PVM Energy. Les prix avaient également été soutenus par des données meilleures qu’attendu sur la production industrielle en Chine « , poursuit-il. Les investisseurs attendent par ailleurs la décision de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) mercredi. Le marché s’attend à ce que la Fed laisse encore ses taux inchangés, et qu’une première baisse, très attendue, soit décidée en juin. Des taux d’intérêt plus bas sont favorables aux achats de pétrole. Cela « encouragerait l’activité économique, créerait une demande supplémentaire en raison de l’affaiblissement du dollar et, dans le même temps, réduirait le coût des transactions », expliquent-ils. Des taux d’intérêt plus bas sont favorables aux achats de pétrole. Cela « encouragerait l’activité économique, créerait une demande supplémentaire en raison de l’affaiblissement du dollar et, dans le même temps, réduirait le coût des transactions », explique M. Varga. A contrario, un environnement de taux élevés a tendance à peser sur la croissance, et donc sur la demande de brut. Rappelons que les pays de l’alliance Opep+ ont décidé de maintenir leurs coupes volontaires de production jusqu’au mois de juin prochain afin de stabiliser les marchés. Dans ce contexte, le président russe Vladimir Poutine et le prince héritier saoudien Mohammed Bin Salman ont exprimé lundi lors d’une communication téléphonique leur volonté de continuer à développer les relations amicales et la coopération entre les deux pays ainsi que la coordination au sein de l’OPEP+. Le Kremlin a déclaré dans un communiqué : « Les deux parties ont exprimé leur volonté de développer davantage les relations amicales et la coopération mutuellement bénéfique entre la Fédération de Russie et le Royaume d’Arabie saoudite. L’efficacité de la coordination entre les deux pays au sein de l’OPEP+ a été particulièrement soulignée. »
Sabrina Aziouez