Du soutien mutuel entre deux entreprises coloniales
Chaque jour les médias révèlent de nouveaux détails concernant l’étendue de la normalisation et de coopération entre Rabat et Tel Aviv et confirment le soutien mutuel entre deux entités coloniales.
L’agression génocidaire israélienne contre Ghaza suscite l’indignation partout dans le monde. Les appels à cesser toute forme de coopération, notamment militaire avec l’entité sioniste, ainsi qu’à rompre les relations diplomatiques avec elles se multiplient. Un environnement dans lequel le silence de certains pays arabes est assourdissant, comme c’est le cas pour le Maroc, qui hormis quelques condamnations proférées du bout des lèvres, s’illustre par sa complaisance avec son allié sioniste sur lequel il peut compter pour soutenir son entreprise coloniale au Sahara occidental. Ainsi, malgré la propagande makhzenienne et les efforts de la diplomatie marocaine pour donner l’impression d’un Maroc qui soutient la cause palestinienne et agite l’argument de la présidence du Comité El-Qods -comité dans un état comateux d’ailleurs-. Chaque jour les médias révèlent de nouveaux détails concernant l’étendue de la normalisation et de coopération entre Rabat et Tel Aviv et confirment le soutien mutuel entre deux entités coloniales. Ainsi, le quotidien français « L’Humanité », met en lumière le soutien militaire israélien sur lequel compte le Maroc dans son occupation du Sahara occidental. Dans l’enquête, citée par Middle East Eye (MEE), l’Humanité a dévoilé comment Rabat a tué près de 100 civils sahraouis en trois ans en utilisant la technologie militaire sioniste. Selon L’Humanité, le Maroc a utilisé en octobre dernier des drones de fabrication sioniste depuis la base militaire de l’aéroport de Smara, territoire du Sahara occidental de plus de 66 000 habitants, occupé par le Maroc. Il s’agit, précise le journal, de drones de reconnaissance stratégique Hermes 900 et de drones tactiques Hermes 450, capables d’être équipés de missiles air-sol. Les deux modèles sont développés par le constructeur de l’entité sioniste Elbit Systems. En juillet, l’Intercept a rapporté des informations similaires par l’intermédiaire de Federico Borsari, chercheur spécialisé dans les technologies sans pilote au Centre européen d’analyse des politiques.Selon Borsari, le Maroc était en possession de « 150 drones à décollage et atterrissage vertical (dont WanderB, ThunderB et le drone kamikaze SpyX produit par la société de l’entité sioniste BlueBird Aero Systems), de trois Heron TP et de munitions Harop produites par la société de l’entité sioniste Aerospace Industries, ainsi que quatre drones Hermes 900 produits par Elbit Systems ». « Le blocage des zones sous contrôle du Front Polisario par ces avions tueurs a eu pour conséquence de vider les territoires libérés des nomades qui y vivaient », relate L’Humanité. Le quotidien ajoute que les drones « ciblent à la fois les humains et les animaux, et que depuis 2021, 170 civils ont été touchés, dont 86 tués, parmi lesquels deux enfants ». « Une politique de nettoyage ethnique s’installe progressivement », a déclaré au quotidien français Abdeslam Omar Lahsen, président de l’Association des familles de prisonniers et disparus sahraouis, estimant que près de 30 000 personnes ont été déplacées de force au cours des trois dernières années en raison des violences marocaines. Au-delà de la fourniture d’armes, le Maroc qui fait face à la défiance grandissante des partenaires occidentaux en ce qui concerne l’exploitation illégales des richesses du Sahara occidental se tourne vers l’entité sioniste, qui n’a aucune considération pour les notions de droit, pour poursuivre le pillage des ressources Saharaouis. Les médias ont ainsi récemment rapporté que le Maroc entend recourir aux services d’une société israélienne pour l’exploitation du gaz offshore au large du Sahara occidental. Une coopération qui s’assimile à de la complicité dans les entreprises coloniales des deux entités et met en lumière la position réelle du régime marocain concernant l’entité sioniste, celle d’un soutien à l’occupant.
Hocine Fadheli