La CIJ, une nouvelle fois, face à l’Histoire
La Cour Internationale de Justice (CIJ) se prononcera mardi sur le recours du Nicaragua qui accuse l’Allemagne d’avoir violé la convention sur le génocide de 1948 en fournissant des armes à l’entité sioniste contre la Bande de Ghaza. Une décision qui revêt une importance particulière dans la mesure où il s’agira de fixer les responsabilités des alliés de l’occupation israélienne et leur complicité dans le génocide en cours à Ghaza et de les mettre face à leurs obligations au regard de la convention sur le génocide.
La plus haute juridiction de l’ONU a annoncé hier dans un communiqué qu’elle rendra « le mardi 30 avril 2024, (…) son ordonnance sur la demande en indication de mesures conservatoires présentée par le Nicaragua en l’affaire concernant des manquements allégués à certaines obligations internationales relativement au Territoire palestinien occupé (Nicaragua c. Allemagne) ». Selon le communiqué publié sur son site officiel, la CIJ a précisé qu' »une séance publique aura lieu à 15 heures au Palais de la Paix, à La Haye », au cours de laquelle le président de la Cour donnera lecture de l’ordonnance. Le 1er mars dernier, le Nicaragua avait introduit une requête devant la haute instance onusienne qui siège à La Haye, demandant notamment aux juges d’imposer des mesures d’urgence pour que Berlin cesse de fournir des armes et d’autres aides à l’entité sioniste. Les audiences publiques consacrées à cette demande se sont tenues les 8 et 9 avril courant. Cette démarche revêt une importance particulière dans la mesure où il s’agira de fixer les responsabilités des alliés de l’occupation israélienne et leur complicité dans le génocide en cours à Ghaza et de les mettre face à leurs obligations au regard de la convention sur le génocide. Il faut dire que plusieurs pays occidentaux, dont l’Allemagne, la France, et surtout les Etats-Unis, fournissent des armes à l’entité sioniste, permettant à cette dernière de poursuivre son agression à Ghaza, alors que le génocide se confirme. La multiplication des crimes de guerre, le déplacement forcé des populations et la famine provoquée au sein de l’enclave permettent aujourd’hui aux officiels de l’ONU de confirmer qu’un génocide est en cours à Ghaza.
Cela intervient au moment où un charnier a été mis à jour dans l’hôpital Al-Nasser à Khan Younes, il y a quelques jours après le retrait des forces d’occupation. Selon l’agence de presse palestinienne Wafa, le nombre total de dépouilles exhumées a atteint 392. D’après les vidéos et les photos publiées, les corps des personnes tombées en martyrs présentent des signes de torture avec des menottes en plastique pour certains. Le plus grand nombre de martyrs parmi les victimes des charniers et des attaques contre les hôpitaux sont des femmes et des enfants, ajoute Wafa qui cite des sources médiatiques, soulignant que les forces d’occupation ont délibérément mutilés des dizaines de corps au bulldozer et les ont enterrés avant de se retirer. Par ailleurs, l’état de certains corps soulève des soupçons de vol d’organes par les forces sionistes. « Certains corps ont été retrouvés les mains attachées, l’abdomen ouvert et cousus d’une manière incompatible avec les méthodes habituelles de suture des plaies à Ghaza, ce qui fait soupçonner la disparition de certains organes », a déclaré jeudi Mohammed Al-Mughayer, un responsable de la Défense civile de Ghaza. « Les corps d’un homme et d’une jeune fille mutilée, sans membres, ont également été retrouvés, portant des blouses d’hôpital, ce qui laisse penser qu’ils ont été enterrés vivants », a-t-il ajouté. M. Al-Mughayer a également noté que « les mains de certains corps ont été retrouvées liées avec des attaches en plastique et que les cadavres portaient des robes blanches utilisées par l’armée sioniste comme vêtements pour les détenus de l’hôpital Nasser, avec des marques de blessures par balle à la tête, ce qui éveille des soupçons sur leur exécution et liquidation sur le terrain ». « Nous avons également trouvé de nombreux corps enveloppés dans des linceuls noirs et bleus en plastique et en nylon, qui sont d’une couleur différente de celle des linceuls utilisés à Ghaza, ce qui fait soupçonner que l’objectif de l’occupation était d’augmenter la température des corps pour accélérer leur décomposition et dissimuler des preuves », a-t-il déclaré. Il a estimé que toutes les preuves antérieures « indiquent que l’occupation a commis des crimes contre l’humanité et procédé à des exécutions sur le terrain dans les locaux de l’hôpital Nasser ». Le responsable des secours de Ghaza, a exigé « l’ouverture rapide d’une enquête internationale » sur cette sordide affaire.
Notons que des centaines de Palestiniens sont toujours portés disparus suite au massacre de Khan Younes, au sud de la bande de Ghaza, soulignent les mêmes sources. Environ 2.000 Palestiniens sont portés disparus après le retrait des forces d’occupation de plusieurs zones de la bande de Ghaza, a-t-on également ajouté. Le bilan de l’agression génocidaire sioniste contre la bande de Ghaza s’est alourdi jeudi à 34.305 martyrs et 77.293 blessés, depuis le 7 octobre dernier, ont indiqué les autorités palestiniennes de la Santé.
La violence de l’agression se reflète aussi par l’étendue de la destruction infligée par l’occupation qui cherche à rendre Ghaza inhabitable et empêcher le retour des Palestiniens. Dans ce sens, le Service de lutte anti-mines des Nations unies (UNMAS) a déclaré vendredi qu’il faudrait environ 14 ans pour enlever la grande quantité de décombres, y compris des munitions non explosées, laissés par la guerre génocidaire sioniste. Pehr Lodhammar, officier supérieur de l’UNMAS, a indiqué, lors d’un point de presse à Genève, que la guerre avait laissé « environ 37 millions de tonnes de débris dans ce territoire largement urbanisé et densément peuplé ». Il a déclaré que « même s’il était impossible de déterminer le nombre exact de munitions non explosées trouvées à Ghaza, il faudrait probablement 14 ans dans certaines conditions pour nettoyer les débris, y compris les décombres des bâtiments détruits ». De son côté, l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) a mis en garde, hier, contre les effets dévastateurs sur la santé des tas de déchets qui s’accumulent à travers le territoire dévasté
Enfin, le service de Défense civile a mis en garde contre la propagation d’épidémies et de maladies dans les camps de déplacés des gouvernorats du sud, à mesure que les vagues de chaleur s’intensifient. La Défense civile a appelé l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à « sauver de toute urgence la vie de centaines de milliers de Palestiniens déplacés et à intervenir pour trouver des emplacements alternatifs pour les tentes, d’autant plus que nous seront confrontés à de graves vagues de chaleur successives dans les prochains jours ».
Lyes Saïdi
L’entité sioniste n’a fourni aucune preuve pour étayer ses accusations
L’enquête de l’Onu commence à blanchir les employés de l’UNRWA
Les accusations de l’entité sioniste contre l’agence des Nations unis pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) volent en éclat. En sus des conclusions de la commission d’évaluation indépendante mise en place pour évaluer la neutralité de l’UNRWA et enquêter sur les accusations israéliennes concernant une prétendue participation des employés de l’agence onusiennes à l’opération déluge d’Al-Aqsa du mouvement Hamas, et qui démonte ces accusations, c’est au tour de l’ONU de blanchir l’agence. Le porte-parole de l’Onu Stéphane Dujarric a indiqué que concernant un premier employé évoqué, « aucun élément n’a été fourni par Israël pour étayer les allégations » à son encontre et l’Onu « explore les voies d’une action corrective administrative dans son cas ». Concernant les trois cas dont l’étude a été « suspendue », le porte-parole a indiqué que « les informations fournies par Israël ne sont pas suffisantes » pour diligenter une enquête interne. Les investigations se poursuivent sur les huit autres, a-t-il précisé. Rappelons que l’entité sioniste a lancé des accusations, sans preuves, contre l’UNRWA dans l’objectif de liquider l’agence onusienne, témoin des atrocités commises dans la Bande de Ghaza par les forces d’occupation, avec l’espoir d’évacuer avec elle la question des réfugiés palestinien et leur droit au retour. Après ces accusations, plusieurs pays occidentaux ont suspendu leur financement de l’agence onusienne, ce qui a réduit ses ressources et compliqué l’accomplissement de ses missions.
Lyes S.