Sedjati entre en piste
L’Algérie s’apprête à vivre une journée potentiellement historique. Ce mercredi, les regards seront rivés sur la piste violette, là où les rêves olympiques prennent vie et où les champions se révèlent.
Au cœur de cette 12e journée olympique, l’athlétisme algérien s’apprête à dévoiler ses joyaux. Djamel Sedjati, Slimane Moula et Mohamed Ali Gouaned, trio de choc du 800 mètres, s’élanceront dans l’arène pour leurs premières foulées olympiques. Mais c’est surtout Sedjati qui cristallise tous les espoirs de toute une nation.
À 25 ans, Djamel Sedjati incarne l’espoir d’or le plus brillant de l’Algérie. Son parcours cette saison ressemble à un conte de fées moderne : des performances époustouflantes, un chrono stratosphérique de 1:41.46 à Monaco qui l’a propulsé au rang de troisième athlète le plus rapide de l’histoire sur cette distance. Le natif de Tiaret n’est pas seulement un coureur, il est devenu un phénomène, un symbole de l’excellence algérienne sur la scène internationale. L’histoire de Sedjati est celle d’une ascension fulgurante. Parti de Tiaret, il a gravi les échelons avec une détermination sans faille. Chaque foulée l’a rapproché de son rêve olympique, chaque course a forgé le champion qu’il est devenu. Aujourd’hui, à Paris, il se présente non pas comme un simple participant, mais comme le favori numéro un, celui que tous les regards suivront, celui dont on attend l’exploit. Mais Sedjati n’est pas seul dans cette quête de gloire. Slimane Moula et Mohamed Ali Gouaned, ses compatriotes et compagnons d’entraînement, partagent les mêmes ambitions. À 25 et 22 ans respectivement, ils incarnent eux aussi cette nouvelle vague de l’athlétisme algérien, prête à déferler sur la piste parisienne. Leur présence aux côtés de Sedjati témoigne de la profondeur du talent algérien sur 800 mètres, une spécialité qui pourrait bien devenir une chasse gardée. Les séries de qualification, prévues à 10h55 heure algérienne, seront le premier acte de ce qui pourrait être une épopée olympique mémorable. Pour ces trois mousquetaires des pistes, l’objectif est clair : se qualifier pour les demi-finales en terminant parmi les trois premiers de leur série, ou en réalisant un temps suffisamment rapide pour être repêchés. Mais pour Sedjati, chaque course est une opportunité de marquer les esprits, de confirmer son statut de prétendant à l’or.
L’ombre des grands champions du passé plane sur le Stade de France. On pense à Noureddine Morceli, à Taoufik Makhloufi, ces légendes de l’athlétisme algérien qui ont fait vibrer tout un peuple. Sedjati et ses coéquipiers sont les héritiers de cette tradition d’excellence. Ils portent sur leurs épaules non seulement leurs propres rêves, mais aussi les espoirs de millions d’Algériens qui verront en eux l’incarnation de leur fierté nationale.
Triki vise le podium
Mais l’athlétisme algérien ne se résume pas au 800 mètres. Plus tard dans la journée, à 18h15, les yeux se tourneront vers le sautoir du triple saut. Là, Mohamed Yasser Triki s’élancera avec la ferme intention de marquer l’histoire. Vice-champion du monde en salle, actuellement classé 4e mondial, Triki n’a qu’un objectif en tête : le podium olympique.
Son parcours est tout aussi inspirant que celui de Sedjati. Recordman d’Algérie avec un bond de 17,43 mètres réalisé aux Jeux de Tokyo, Triki a prouvé sa constance au plus haut niveau. Sa médaille d’argent aux Mondiaux de Glasgow, avec un saut de 17,35 mètres, a confirmé qu’il était prêt pour le grand rendez-vous parisien.
« Mon seul objectif pour les JO est de monter sur le podium », a-t-il déclaré avec une détermination palpable. Ces mots résonnent comme une promesse, celle d’un athlète qui a consacré des années de sa vie à perfectionner son art, à repousser les limites du possible.
La compétition s’annonce féroce. Le Burkinabé Hugues Fabrice Zango, champion du monde en titre, sera l’homme à battre. Mais Triki a prouvé qu’il avait l’étoffe des grands champions. Porte-drapeau de la délégation algérienne lors de la cérémonie d’ouverture, il incarne les espoirs de tout un pays. Cette 12e journée des Jeux Olympiques pourrait bien marquer un tournant dans l’histoire de l’athlétisme algérien. Sedjati, Moula, Gouaned et Triki ont attendus avec ferveur.
Moncef Dahleb