Mohamed Hamel, secrétaire général du GECF : Le gaz naturel est une « composante essentielle » de l’avenir énergétique
Dans un contexte énergétique mondial en pleine mutation, le gaz naturel s’affirme comme une composante essentielle de notre avenir énergétique. C’est le message fort délivré par Mohamed Hamel, secrétaire général du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF), lors d’une session de la Semaine de l’énergie russe. Loin d’être un simple carburant de transition, le gaz naturel se positionne comme une solution durable et polyvalente face aux défis énergétiques et environnementaux du 21e siècle.
La demande croissante de gaz naturel s’explique en grande partie par les tendances démographiques mondiales. Selon Hamel, 1,7 milliard de personnes s’ajouteront à la population mondiale d’ici 2050. Cependant, certaines régions souffrent encore de la pauvreté énergétique. « Actuellement, 700 millions de personnes dans le monde n’ont pas accès à l’électricité, et 2 milliards ne disposent pas d’installations de cuisson propres », a déclaré M. Hamel, en notant que le gaz peut rendre l’énergie plus accessible tout en réduisant les risques environnementaux, y compris dans les pays en développement. Dans ce contexte, le gaz naturel apparaît comme une réponse adaptée, capable de concilier accessibilité énergétique et protection de l’environnement.
L’un des atouts majeurs du gaz naturel réside dans sa capacité à combattre la pauvreté énergétique, un fléau qui touche encore de vastes régions du globe et notamment en Afrique. « Chaque année, environ 2 millions de personnes meurent dans le monde d’une intoxication au monoxyde de carbone, attribuable en particulier à l’utilisation du bois de cuisson », a souligné le SG du GECF. Le problème peut être résolu en passant au gaz de pétrole liquéfié (GPL), qui devient de plus en plus courant dans les pays africains.
Au-delà de son rôle dans l’accès à l’énergie, le gaz naturel s’impose comme un acteur clé de la transition énergétique. Sa flexibilité en fait un partenaire idéal des énergies renouvelables, dont la production est souvent intermittente. En servant de carburant d’équilibrage, le gaz naturel permet de stabiliser les réseaux électriques alimentés par des sources éoliennes ou solaires. Cette complémentarité s’étend également aux centrales hydroélectriques, dont la production peut fluctuer en fonction des conditions climatiques. Le gaz naturel peut également servir de carburant d’équilibrage lors de la production d’électricité à partir de sources d’énergie renouvelables sensibles aux conditions météorologiques (EnR). Hamel a noté que, outre les générateurs éoliens et solaires, cela inclut les centrales hydroélectriques dont la production peut diminuer pendant les périodes sèches. « Le gaz naturel joue également un rôle essentiel dans l’éradication de la pauvreté et la sécurité alimentaire », a-t-il ajouté, en décrivant le rôle du gaz dans la production d’engrais minéraux.
Son utilisation dans la production d’engrais minéraux est indispensable pour soutenir une agriculture performante, capable de nourrir une population mondiale en constante augmentation. Ainsi, le gaz naturel contribue directement à l’éradication de la pauvreté et à l’amélioration des conditions de vie dans de nombreuses régions du monde.
Au cours des prochaines années, la demande de gaz sera principalement soutenue par le développement de la conversion du gaz naturel ainsi que par les solutions technologiques visant à minimiser les émissions de méthane et de CO2, estime Hamel.
L’avenir du gaz naturel dans le mix énergétique mondial s’annonce prometteur, porté par des avancées technologiques significatives. Le développement de techniques de conversion du gaz naturel ouvre de nouvelles perspectives d’utilisation, tandis que les innovations visant à réduire les émissions de méthane et de CO2 renforcent son profil environnemental. Ces progrès technologiques permettront au gaz naturel de consolider sa position comme source d’énergie propre et efficace.
Sabrina Aziouez