Bordj Bou Arreridj: Les mécanismes de lutte contre la corruption en débat
Les autorités réaffirment leur engagement dans la lutte contre la corruption à travers une série d’initiatives visant à renforcer la transparence et l’intégrité au sein de ses institutions. C’est dans ce contexte que la Cour de justice de Bordj Bou Arreridj a organisé une journée d’étude consacrée aux mécanismes de lutte contre la corruption, démontrant la volonté du de sensibiliser et de former les acteurs clés dans ce combat.
Cette rencontre, qui s’inscrit dans le cadre de la loi 06-01 de février 2006, a rassemblé magistrats, représentants d’instances concernées et membres de la société civile. L’objectif était double : analyser en profondeur les textes juridiques relatifs à la prévention et à la lutte contre la corruption, et mettre en lumière les expériences locales en la matière. Le président de la Cour, Abderazak Zareb, a souligné l’importance de cet événement, qui précède de peu la Journée internationale de lutte contre la corruption, célébrée chaque 9 décembre.
L’évolution du cadre juridique algérien illustre la détermination du pays à renforcer ses dispositifs anti-corruption. Le Procureur de la République près le tribunal de Mansoura, Ali Assassi, a mis en avant la création de la Haute autorité de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption, remplaçant l’ancienne instance nationale. Cette nouvelle structure, instaurée par la loi 22-08 de 2022, témoigne d’une approche plus moderne et intégrée de la lutte contre ce fléau. Un aspect novateur de cette législation est la dépénalisation des actes de gestion accomplis de bonne foi. Cette mesure vise à encourager l’esprit d’initiative et à préserver la liberté d’action des gestionnaires d’établissements publics et des responsables des marchés publics. Elle reflète une volonté de trouver un équilibre entre la nécessité de lutter contre la corruption et celle de ne pas entraver le bon fonctionnement des institutions. L’organisation de telles journées d’étude illustre l’importance accordée à la formation et à la sensibilisation des acteurs de terrain. En réunissant des professionnels du droit, des représentants institutionnels et des membres de la société civile, les pouvoirs publics favorisent une approche collaborative et multisectorielle de la lutte contre la corruption. Ces efforts s’inscrivent dans une stratégie plus large visant à instaurer une véritable culture de la transparence. L’implication de la société civile dans ces discussions témoigne d’une volonté d’ouvrir le débat et de responsabiliser l’ensemble des citoyens dans cette lutte. La mise en place de cadres juridiques renforcés, la création d’institutions spécialisées et l’organisation régulière d’événements de sensibilisation constituent les piliers de la stratégie algérienne contre la corruption. Ces initiatives démontrent une prise de conscience accrue des enjeux liés à ce phénomène et une volonté politique forte d’y faire face.
Salim Mokrane