Projet du gazoduc Trans-Saharian Gas-Pipeline (TSGP): Une infrastructure d’envergure internationale
La tenue prochaine d’une réunion ministérielle sur le projet du gazoduc Trans-Saharian Gas-Pipeline (TSGP), en vue de s’enquérir de son état d’avancement, atteste de l’engagement ferme des trois pays concernés à savoir l’Algérie, la Nigéria et le Niger de réaliser cette infrastructure africaine d’envergure internationale, devant contribuer à l’intégration régionale. Selon les déclarations du ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, à l’issue d’une réunion avec le ministre nigérien du pétrole, Sahabi Oumarou, en visite de travail en Algérie, cette réunion, la quatrième du genre qui regroupera les ministres de l’énergie des trois pays concernés par le gazoduc, se tiendra dans les plus brefs délais, assurant au passage que l’Algérie et le Niger ont convenus d’aller de l’avant pour la réalisation de ce projet stratégique, et dont la concrétisation a déjà commencé à travers notamment le lancement des études techniques y afférentes.
Plus explicite, le premier responsable du secteur de l’énergie et des mines a affirmé que les trois parties vont poursuivre les réunions du comité ministériel mixte et du comité technique pour s’enquérir du taux d’avancement du projet, conformément aux objectifs tracés, soulignant dans le même sens, une avancée qui conforte les efforts entrepris en vue de préparer le terrain au lancement des travaux de réalisation de cette infrastructure, dont il ne reste que 1.800 km sur les quelque 4.000 km prévus. Concrètement, les travaux porteront sur la réalisation de pipeline de 100 km au niveau du Nigeria, 1.000 km au Niger et 700 km en Algérie soit 1800 km au total, sachant que ce gazoduc est d’une longueur globale de 4.128 km, dont 1.037 km en territoire nigérian, 841 km au Niger et 2.310 km en Algérie, en s’appuyant sur des infrastructures déjà existantes, ce qui facilitera davantage l’acheminement et le transport du gaz. Autrement dit, ce projet stratégique permettra, selon les experts, de répondre à la demande locale en termes de consommation du gaz et de production de l’électricité au Niger d’une part et d’offrir une voie importante d’exportation du GNL (gaz naturel liquéfié) vers le marché africain et l’approvisionnement du marché européen via des pipelines. Ce qui constitue, selon la même source, une opportunité pour contribuer au développement de l’économie des pays de la région subsaharienne et une diversification des recettes de nos exportations. Sachant que l’Algérie assure, actuellement, 40% des besoins du marché européen en GNL.
Last but not least, ce projet TSGP permettra, une fois opérationnel, d’alimenter les pays du Sahel en raccordant les champs gaziers du Nigeria, à partir de Wari sur le fleuve Niger, au réseau algérien pour écouler la production gazière nigériane, sur les marchés locaux et européens, explique ces experts. Ces derniers ont soutenu, également, que ce projet bénéficiera ainsi de toutes les opportunités offertes par l’Algérie en matière d’infrastructures, notamment le réseau de transport, les complexes de gaz naturel liquéfié (GNL) et les infrastructures de pétrochimie ainsi que la position géographique proche des marchés de gaz internationaux.
Il s’agit, d’après de nombreux experts, d’une importante opportunité à saisir par les trois pays concernés, d’autant plus que les coûts et les délais de réalisation sont les plus compétitifs.
Et pour cause, le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, avait qualifié ce projet d’œuvre africaine majeure en soulignant l’aspiration de l’Algérie à approvisionner l’Afrique en électricité et à lancer des projets de voies ferrées reliant les pays africains au bassin méditerranéen.
Il s’agit d’un projet viable, soutenable et rentable sur les plans économique et financier, selon le ministre des finances, Laaziz Fayed alors que le président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina avait estimé que ce gazoduc est très important, c’est un investissement que nous soutenons et que l’Union Africaine soutient.
Rappelons qu’en août dernier, le ministre de l’Énergie et des mines, Mohamed Arkab s’était déplacé, à la tête d’une importante délégation ministérielle et des responsables du secteur des hydrocarbures, à Niamey au Niger, pour évoquer avec les autorités nigériennes les différents aspects de ce projet. Cette visite avait été précédée par la tenue de trois réunions ministérielles triparties, dont la dernière en juillet 2022 à Alger, et qui avait abouti à la signature d’un mémorandum d’entente, qui portait essentiellement sur le lancement de la construction du TSGP, un projet inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du NEPAD et qui constitue pour l’Algérie un exemple de la volonté des trois partenaires de mettre en place une infrastructure régionale d’envergure internationale.
Hakim Aomar