« Rooh El Jazair » présentée lundi : Une fresque impressionnante !
À quelques jours du 70e anniversaire du déclenchement de la Révolution algérienne, une œuvre monumentale s’apprête à marquer les esprits. « Rooh El Jazair » (L’âme de l’Algérie), fruit du travail du réalisateur Ahmed Rezak, a été dévoilée lundi à Alger lors d’une conférence de presse au complexe olympique Mohamed Boudiaf. Cette fresque historique ambitieuse propose un voyage à travers les âges, de l’antiquité jusqu’à l’Algérie post-indépendance.
Le projet, supervisé par Noureddine Essad, se distingue par son envergure internationale et sa vision universelle. Plus qu’une simple rétrospective historique, il dépeint l’Algérie bastion et Mecque des révolutionnaires et défenseur des causes justes à travers le monde. L’œuvre se caractérise par son approche novatrice, mariant avec brio rigueur historique et expression artistique. Comme le souligne Khaldi Sabrina, sous-directrice au ministère des Moudjahidine et des Ayants-droit, ce spectacle constitue l’un des piliers des célébrations officielles prévues pour 2024. Cette initiative s’inscrit parfaitement dans la politique mémorielle insufflée par le président de la République Abdelmadjid Tebboune, comme l’a rappelé Hocine Abdessetar, directeur du Centre national d’études et de recherches sur le mouvement national.
Le spectacle se déploie en treize tableaux magistraux, mobilisant une équipe impressionnante de près de mille personnes, dont 700 artistes et 200 techniciens. Ces professionnels ont œuvré pendant des mois dans différents ateliers spécialisés, de la musique à la scénographie, en passant par la chorégraphie et la création de costumes. La dimension historique se décline à travers plusieurs époques : l’Algérie antique, la période islamique, l’ère moderne, la colonisation, et enfin, l’indépendance.
Une attention particulière est portée aux différentes formes de résistance nationale, qu’elles soient militaires, politiques ou culturelles. Le rôle crucial de l’Armée de libération nationale est mis en lumière, tout comme la contribution des alliés internationaux de la la guerre de libération nationale. Cette dimension internationale se reflète également dans la distribution artistique, qui réunit des talents de dix-sept pays arabes. Parmi eux, on compte des artistes de renom tels qu’Ali Ahmed Salem de Libye, Abeer Issa de Jordanie, Dalila Meftahi de Tunisie, ou encore Salwa Hanna de Syrie. Cette production s’inscrit dans la continuité des efforts du ministère des Moudjahidine et des Ayants droit pour préserver la mémoire collective nationale. Elle fait suite à d’autres créations marquantes comme « Ala, Fach’hadou », « Aya » (2023) et « La Mecque des révolutionnaires ». Le choix d’une forme spectaculaire et artistique pour transmettre l’histoire témoigne d’une volonté de toucher un large public tout en maintenant la rigueur historique. La réalisation de Rezak se distingue par son approche originale, où la conception artistique a précédé l’écriture du scénario. Cette méthode a permis d’intégrer organiquement les différentes disciplines artistiques, créant ainsi une œuvre totale où la danse, la musique, le théâtre et les arts visuels se conjuguent pour raconter l’épopée algérienne. À l’heure où l’Algérie s’apprête à célébrer ce 70e anniversaire historique, « Rooh El Jazair » apparaît comme un témoignage vivant de la richesse de son histoire et de sa capacité à mobiliser les arts au service de la mémoire nationale. Cette œuvre monumentale promet de marquer durablement les esprits et de contribuer à la transmission du patrimoine historique aux nouvelles générations.
Mohamed Seghir