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Le gouverneur de la Banque d’Algérie à la 5e réunion du CMFI: « Il est essentiel que le FMI demeure une institution représentative »

Le gouverneur de la Banque d’Algérie, Salah-Eddine Taleb, a mis en garde, lors de sa participation à la 5e réunion du comité monétaire et financier international (CMFI) organisée à Washington, contre la persistance des tensions géopolitiques qui pourraient compromettre les perspectives de l’économie mondiale.

Ces tensions se sont intensifiées davantage, ces dernières semaines, avec la recrudescence de la violence dans la région du Moyen Orient notamment à Ghaza et au Liban ainsi que la persistance de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, qui ont engendré une crise humanitaire due essentiellement au déplacement des populations et des pertes innombrables en vie humaines. Ainsi, cette situation influe considérablement, selon les spécialistes, sur la croissance économique mondiale. 

Le gouverneur de la Banque centrale qui s’exprimait, lors de la réunion du CMFI, regroupant l’Algérie, le Ghana, la République islamique d’Iran, la Libye, le Maroc, le Pakistan et la Tunisie, a déclaré : “bien que les perspectives globales offrent des signes encourageants, des motifs d’inquiétude majeurs obstruent l’économie mondiale qui a basculé vers la baisse depuis notre dernière réunion. En effet, les risques régionaux découlant de l’agression de l’entité sioniste contre la Palestine et le Liban atteignent un niveau sans précédent depuis plusieurs décennies », ajoutant que l’ampleur de la catastrophe humanitaire, marquée par des pertes insondables de vies humaines, et la souffrance, la faim et les maladies infantiles, ainsi que les déplacements massifs de populations en Palestine et au Liban, n’ont pas d’équivalent.  

Continuant dans le même sens, Salah-Eddine Taleb a indiqué que si toutes les guerres sont tragiques, la tragédie de l’agression contre la Palestine et le Liban revêt un caractère unique et vraiment sans précédent dont les conséquences se feront sentir sur plusieurs générations, estimant au passage qu’une cessation immédiate de toutes les hostilités et l’établissement d’une paix durable constituaient la première pierre pour une prospérité mondiale et une stabilité économique et sociale durables.

Il a évoqué, également, la situation préoccupante de nombreux pays à faible revenu et économiquement vulnérables, dans ce contexte mondial incertain et soumis à de multiples chocs, soulignant que ces pays confrontés à des défis tels que l’insécurité alimentaire, la pauvreté, les catastrophes climatiques et de graves problématiques de développement, subissent des niveaux d’endettement élevés et des coûts de service de la dette contraignants, rappelant que la diminution rapide des aides extérieures et des prêts concessionnels de sources traditionnelles freine significativement leurs avancées vers la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) d’ici 2030.

A cet effet, Salah-Eddine Taleb a appelé les bâilleurs bilatéraux et les institutions financières internationales (IFI) à maintenir leur l’engagement sur ces enjeux, tout en saluant l’initiative du FMI de renforcer les efforts internationaux en vue de remédier aux pénuries de liquidités et de garantir le financement des dépenses liées aux ODD.

Outre le besoin pour diversifier ses économies et de poursuivre les réformes, la lutte contre la pauvreté et la réduction des inégalités de revenus demeurent parmi les priorités essentielles pour les économies de notre circonscription qui accueillent, par ailleurs, un nombre croissant de réfugiés politiques, économiques et climatiques, générant des coûts budgétaires élevés et des risques potentiels de tensions sociales, précise-t-il.

Plus explicite, il a relevé notamment l’importance de l’extension du champ d’action du Fonds fiduciaire pour la résilience et la durabilité (RST) du FMI, à la préparation aux pandémies, en collaboration avec la Banque mondiale et l’Organisation mondiale de la santé, plaidant en faveur d’une coopération internationale renforcée et un engagement renouvelé en faveur du multilatéralisme avec des efforts soutenus de la part de toutes les parties afin de ralentir, voire de renverser le processus de perturbation des échanges commerciaux et financiers, marqué aussi par l’augmentation des coûts et l’entrave de la transmission des connaissances et des technologies.

Ceci dit, le gouverneur de la Banque d’Algérie a exprimé, également, l’attachement ferme de la circonscription à un FMI financièrement solide et doté de ressources adéquates, occupant une place centrale dans le filet de sécurité financier mondial, affirmant que “nous sommes résolus à obtenir, dans les délais impartis, l’approbation nécessaire pour une augmentation des quotes-parts dans le cadre de la 16e révision générale”.

Autrement dit, il a soutenu qu’il est essentiel que le FMI demeure une institution représentative, s’engageant à traiter équitablement l’ensemble de ses membres, quel que soit le domaine ou la dimension abordée.

Hakim Aomar

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