Société nationale de sidérurgie: Des changements à la tête de Sider et d’Al-Solb
La Société nationale de sidérurgie (Ex-Imetal) et ses filiales connaissent de profond changement avec la nomination de nouveaux dirigeants. Des transformations qui interviennent alors que le groupe public est pris dans une nouvelle tempête provoquée par un scandale de corruption, mais aussi dans un contexte de refonte plus large destinée à améliorer ses performances et qui a été entamé par la rebaptisation d’Imetal qui a repris le nom historique SNS.
Dans un communiqué rendu public hier, via son compte Facebook, la Société nationale de sidérurgie a annoncé une série de changements majeurs à la tête du Groupe Sider et Al-Solb ex-Sider El Hadjar. Selon ledit document, Houari Khelladi a été désigné Président du Conseil d’administration du Groupe Sider, tandis que Aliane Issam, fort de plus de 20 ans d’expérience au sein d’Al-Solb ex Sider El Hadjar, assume désormais le rôle de Directeur général par intérim de Sider. Les deux nouveaux responsables, incarnent, selon le communiqué, une « gouvernance tournée vers l’efficacité et la consolidation des performances », a fait savoir la même source. Par ailleurs, et en parallèle, Reda Belhadj a été désigné en tant que Président du Conseil d’administration, et Messaoud Bellili, également avec plus de deux décennies d’expérience, a été nommé en tant que Directeur général (DG) par intérim d’Al-Solb, a ajouté le communiqué. Ces changements « s’inscrivent dans une vision ambitieuse pour renforcer la position du complexe en Algérie », a expliqué ladite source, en précisant que « ces nominations traduisent la volonté de la Société Nationale de Sidérurgie (SNS) de répondre aux enjeux actuels en s’appuyant sur des leaders expérimentés et une gestion tournée vers l’excellence industrielle et la confiance ». Rappelons que, ces nouvelles nominations sont intervenues une semaine après l’interpellation des ex-responsables des responsables de l’ex Sider El Hadjar et le groupe Sider. Tous les deux impliqués, avec d’autres prévenus dans des affaires de corruption.
Les têtes continuent de tomber une à une, dans le scandale qui touché des filiales du groupe Imetal, dont la gestion a été entachée par la conclusion d’accords suspects. Dernier rebondissement dans ce lourd dossier, le limogeage de (L.S), ex président directeur général (PDG) du groupe Sider. Le responsable a été relevé de ses fonctions, dimanche, suite à une assemblée générale extraordinaire, provoquée par le conseil d’administration. L’ex PDG du groupe Sider serait lui aussi, sous enquête menée par le pôle pénal financier et économique du tribunal de Sidi M’Hamed, ainsi que plusieurs autres responsables, dont certains placés en détention, comme l’ex président directeur général de Fondal, et d’autres sous contrôle judiciaire. Les prévenus sont impliqués dans des actes de corruption. Ces agissements illégaux ont touché le cœur de l’économie nationale. Alors que les enquêtes et les auditions sont toujours en cours, on apprend de source judiciaire que plusieurs dossiers liés à la mauvaise gestion de nombreux contrats d’approvisionnement importants, dont le dossier des importations de Coke et le recrutement aléatoire de cadres et d’employés sans compétence, dans des postes sensibles sont sous la loupe. Il s’agit, nous dit-on, du recrutement de 20 personnes, dont certains de l’extérieur de la wilaya d’Annaba, et perçoivent des salaires faramineux, en dépit des difficultés financières dont souffre le complexe depuis des années. Et pourtant, convient-il de rappeler, le Président de la République et le Premier ministre ont déjà mis en garde à plusieurs reprises contre l’utilisation irrationnelle des fonds que l’État alloue par étapes pour relancer le complexe et sa capacité de production. D’autres personnes occupant des postes de responsabilité dans le complexe, seraient impliqués dans cette affaire. Certaines indiscrétions mettent en avant les dépassements et les agissements frauduleux en rapport avec le processus d’exonération de la TVA, accordée aux entreprises publiques, dans leurs contrats d’achat de produits sidérurgiques. Les enquêtes des services de sécurités devraient mettre à nu, nous dit-on, des dépassements à la pelle, impliquant encore plus de personnes, activant dans le secteur de la sidérurgie.
Sofia Chahine