Le tueur silencieux qui sévit toujours: Le monoxyde de carbone a tué 82 personnes depuis le début de l’année

Le sous-directeur de la statistique et de l’information à la direction générale de la Protection civile (DGPC), Nassim Bernaoui, a souligné hier, lors d’une intervention sur les ondes de la Radio algérienne que le monoxyde de carbone représente un danger permanent pour les Algériens. Il indiquera ainsi que depuis le début de l’année 2024, les services de secours ont ainsi enregistré 82 décès et plus de 1 350 personnes incommodées, secourues et évacuées vers des structures sanitaires à cause de cette menace invisible. M. Bernaoui rappelle que le bilan pour l’année 2023 était encore plus lourd, avec 153 personnes tuées et 3 033 autres secourues. Pire encore, depuis le début de la vague de froid actuelle, quatre nouvelles victimes mortelles ont été déplorées, dont un jeune couple qui venait de se marier à Tissemsilt, les détecteurs de leur domicile ne fonctionnant pas à cause de batteries inversées. « Certes, le nombre de morts est à la baisse, mais 82 morts en 10 mois, alors que la saison hivernale est à nos portes, il y a de quoi tirer la sonnette d’alarme et sensibiliser les citoyens pour observer la plus grande vigilance contre les émanations du monoxyde de carbone qui font des ravages », alerte le responsable de la Protection civile. En effet, le monoxyde de carbone s’avère être un « tueur silencieux » qui sévit à longueur d’année en Algérie. Ses émanations proviennent principalement des chauffe-bains, que les secouristes jugent plus dangereux que les simples chauffages, à cause de leurs défectuosités et de leur mauvaise installation. Face à ce constat alarmant, M. Bernaoui souligne la nécessité d’une mobilisation générale pour sensibiliser la population aux risques liés au monoxyde de carbone. Cet empoisonnement invisible, qui peut être fatal en quelques minutes, demande une vigilance de tous les instants, en particulier lors de l’utilisation d’appareils de chauffage et de production d’eau chaude. Au-delà des campagnes de prévention, des efforts doivent également être entrepris pour renforcer la sécurité des installations et équiper les logements de détecteurs de monoxyde de carbone, afin de protéger efficacement les Algériens contre ce « tueur silencieux » qui sévit toute l’année dans le pays.

Lyna Larbi