La Loi de Finances 2025 adoptée hier: 2025, année des réformes fiscales
Le Conseil de la Nation a adopté hier à l’unanimité le texte de loi de finances pour l’année 2025, lors d’une séance plénière présidée par Salah Goudjil, en présence du ministre des Finances Laaziz Faïd et de membres du Gouvernement. À l’issue du vote, le ministre des Finances a annoncé que l’année 2025 serait marquée par le lancement de plusieurs réformes visant à améliorer l’efficacité du recouvrement fiscal. Il a précisé que l’année prochaine verra la mise en œuvre de mesures et d’initiatives exécutives pour renforcer l’efficacité du recouvrement fiscal et promouvoir la transformation numérique des finances publiques. Faïd a affirmé que l’adoption de la loi par les deux chambres du Parlement reflète l’engagement de tous à servir l’intérêt national et à consolider les bases économiques du pays. Il a souligné que cette loi consacre des engagements importants du président de la République, visant à préserver et soutenir la dynamique de développement enregistrée durant les cinq dernières années, notamment en ce qui concerne l’amélioration du pouvoir d’achat du citoyen, la diversification de l’économie à travers la promotion de l’investissement, la relance des grands projets structurants, la promotion de la transition énergétique, l’accélération de la transformation numérique des services de l’État, la maîtrise de la gestion de la dette publique, et la mobilisation de ressources supplémentaires. Le ministre a souligné que cette loi, qui s’inscrit dans une série de réformes de grande envergure, « a été élaborée en tenant compte de la préservation du pouvoir d’achat et de la pérennité des programmes de soutien social. » Il a également souligné qu’elle « concrétise l’engagement du gouvernement à réaliser des équilibres financiers, à assurer la transparence et à garantir la durabilité. » La veille, lors d’une séance plénière consacrée aux réponses aux questions des membres du Conseil, le ministre avait fourni des précisions importantes sur la situation financière du pays. Il avait notamment révélé que le stock de la dette publique devrait atteindre 16.879 milliards de DA d’ici fin 2024, soit 49,61% du PIB, un niveau composé à 99% de dette intérieure et restant inférieur à l’indice de référence des marchés émergents situé entre 60% et 70%. Cette dette publique affiche selon lui un niveau relativement inférieur à celui observé dans la plupart des pays arabes et méditerranéens, citant notamment la Grèce, l’Italie, la France et l’Espagne qui dépassent 110% du PIB. Concernant le financement du déficit du Trésor pour 2025, M. Faïd avait indiqué qu’il s’appuierait principalement sur les ressources disponibles du Fonds de régulation des recettes, estimées à 500 milliards de DA d’excédent d’ici fin 2024, les surplus des recettes fiscales sur les hydrocarbures de l’année prochaine ainsi que la dette publique, essentiellement intérieure. Sur le plan social, il avait annoncé la mobilisation de ressources financières supplémentaires pour continuer à subventionner les produits alimentaires de large consommation, avec des subventions atteignant environ 600 milliards de DA. Pour le financement des investissements, les crédits alloués par le Trésor public à divers organismes publics totalisent environ 5.969 milliards de DA, couvrant 267 projets répartis sur 11 secteurs économiques, tandis que 1.433 milliards de DA ont été alloués au développement local pour 2025, dont 60% des crédits sont destinés aux wilayas du Sud et des Hauts-Plateaux. Le ministre s’était également félicité du « succès retentissant » de l’introduction en bourse du Crédit populaire d’Algérie, qui a attiré plus de 112 milliards de DA, qualifiant cette opération d’historique pour la scène financière algérienne, l’une des plus importantes en Afrique. Ce texte représente la troisième loi de finances élaborée et débattue conformément aux règles et principes stipulés par la loi organique 18-15 relative aux lois de Finances.
Salim Amokrane