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Soudan : Le conflit « prend une tournure plus dangereuse pour les civils »

Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Turk, a averti que le conflit au Soudan « prend une tournure encore plus dangereuse pour les civils », et souligné l’urgence de « mettre un terme à cette situation ».

Selon le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme (HCDH), la situation des civils est déjà désespérée et il existe des preuves de la commission de crimes de guerre et d’autres atrocités. Les services du Haut-Commissaire Türk craignent que la situation ne prenne « une tournure encore plus dangereuse ». « Les attaques directes et à motivation ethnique contre les civils deviennent de plus en plus fréquentes », a relevé vendredi dans un communiqué, Volker Türk. Au cours de la seule semaine dernière, le Bureau des droits de l’homme de l’ONU indique avoir recensé au moins 21 morts en seulement deux attaques dans l’Etat d’Al Jazirah. Lors d’une attaque menée le 10 janvier, au moins huit civils ont été tués dans le camp de Taiba, et au moins 13 femmes et un homme ont été enlevés. Des maisons ont été brûlées, du bétail, des récoltes et d’autres biens ont été pillés, et des dizaines de familles ont été déplacées. Le lendemain, au moins 13 civils ont été tués, dont deux garçons, lors d’une attaque contre le camp de Khamsa. Les deux camps sont situés à environ 40 kilomètres de Wad Madani, la capitale d’Al Jazirah, selon l’ONU. Pour l’ONU, « les attaques de représailles – d’une brutalité choquante – contre des communautés entières sur la base d’une identité ethnique réelle ou supposée sont en augmentation », tout comme les discours de haine et l’incitation à la violence. « Il est urgent de mettre un terme à cette situation », a souligné M. Türk. Par ailleurs, le Haut-Commissaire a renouvelé son appel aux parties au conflit pour qu’ »elles respectent les obligations qui leur incombent en vertu du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme ».  De son côté, l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU (OMS) note que l’accès aux soins de santé reste très limité dans ce pays d’Afrique du Nord-Est. Près de 40 % des établissements de santé ont été déclarés détruits ou non fonctionnels. « Les gens meurent à cause du manque d’accès aux soins de santé et aux médicaments de base et essentiels. Selon un rapport publié en décembre 2024, 38 % des hôpitaux ne sont pas fonctionnels et 62 % sont partiellement fonctionnels dans 7 États », a affirmé lors d’un point de presse à Genève, Tarik Jasarevic, porte-parole de l’OMS. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plu de 140 attaques contre les soins de santé ont été recensées depuis avril 2023, faisant 240 morts et 216 blessés. Dans ce lot, l’année 2024 a été la plus dramatique, avec 77 attaques ayant occasionné 202 morts et 171 blessés. De nombreuses régions du pays restent largement inaccessibles aux acteurs humanitaires. L’insécurité, les obstacles bureaucratiques et les problèmes logistiques ont limité la capacité de l’OMS et de ses partenaires à fournir une assistance directe aux établissements de santé du Darfour, de Khartoum, d’Al Jazirah, de Sennar et des Kordofans. Dans ces conditions, les établissements de santé manquent de médicaments et de fournitures médicales, et les activités de vaccination sont très limitées dans les zones les plus touchées. Le constat à Khartoum est particulièrement sévère : environ 90% des centres de santé ne sont pas fonctionnels. Ces derniers développements surviennent alors que le choléra, le paludisme, la dengue et la rougeole sont signalés dans plus de 12 États. Plus de 50.568 cas de choléra dont 1.200 décès ont été signalés ainsi que 798 cas de rougeole dont 10 décès ont été aussi répertoriés dans 12 États. Le conflit, qui a éclaté à la mi-avril 2023 entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR), a fait plus de 20.000 morts et plus de 14 millions de déplacés et de réfugiés, selon les estimations des Nations unies et des autorités locales.

R.I.

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