Tebboune répond à la campagne anti-algérienne en France: « L’Algérie n’a besoin que de Dieu et de ses enfants »
Dans un discours prononcé hier lors de l’ouverture des Assises nationales sur le cinéma tenues au Centre international de conférences Abdelatif Rahal d’Alger, le président de la République Abdelmadjid Tebboune a répondu de manière ferme à la campagne anti algérienne menée par l’extrême droite et la droite dure françaises, sans toutefois nommer explicitement l’Hexagone.
« Quand nous suivons les évènements regrettables qui se déroulent actuellement il apparaît d’abord que les gens ignorent tout de l’Algérie, ils ne connaissent pas l’Algérie. Untel qui dit « on leur donne de l’argent », un autre dit qu’on leur « donne ceci, un autre cela », l’Algérie n’a besoin que de Dieu et de ses enfants. Nos amis, nous les accueillons et nous les aimons, quant à ceux qui veulent se fâcher avec nous, cela les concerne », a déclaré le Président Tebboune, mettant les points sur les « i ».
Cette déclaration intervient alors que certaines personnalités politiques françaises, notamment de l’extrême-droite et de la droite dure, mènent depuis quelques mois une campagne contre l’Algérie et qui a culminé ces derniers jours alors que certains ont brandi la menace fantaisiste de suspendre l’aide au développement « comme moyen de pression sur Alger ». La députée européenne Sarah Knafo, compagne du polémiste raciste, islamophobe et algérophobe, Éric Zemmour, avait notamment avancé en septembre dernier le chiffre fallacieux de 800 millions d’euros d’aide au développement de la France vers l’Algérie omettant de préciser que ces fonds « d’écolage » n’ont jamais quitté l’Hexagone. D’ailleurs et selon France Info, le montant réel s’élèverait à 600 millions d’euros sur cinq ans, une somme qui ne serait pas directement versée à l’État algérien mais principalement destinée aux universités françaises accueillant des étudiants algériens et au financement de missions d’experts français et de bureaux d’études. Cette aide constituerait davantage un investissement stratégique pour maintenir l’influence française en Algérie. Il est à noter que plusieurs personnalités politiques françaises, dont Dominique de Villepin, Jean-Luc Mélenchon et Ségolène Royal, se sont démarquées du discours hostile à l’Algérie tenu par certains de leurs compatriotes, appelant à une approche plus constructive des relations franco-algériennes.
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Au-delà de cette controverse, le Président Tebboune a profité de ces Assises pour réaffirmer l’engagement de l’Algérie dans une dynamique de développement ambitieuse, particulièrement dans le domaine culturel. « L’Algérie s’est lancée dans une dynamique de développement pionnière, et il est temps que la culture en soit le couronnement », a-t-il affirmé, soulignant que le pays est « sur le point d’accéder au statut d’État émergent ». Cette confiance s’appuie notamment sur le potentiel de la jeunesse algérienne, dont le Président a salué « la forte conviction », rappelant ses excellents résultats « dans des compétitions internationales en mathématiques, robotique et autres disciplines scientifiques ». Cette nouvelle génération, selon lui, « est capable d’offrir une image authentique et honorable de notre pays ». Dans ce contexte de renouveau, le président de la République accorde un « intérêt particulier » à l’industrie cinématographique qui « doit retrouver son éclat et s’inspirer de son capital réalisé par une génération pionnière parmi les artisans du 7e art dans les années 1970 ». Pour concrétiser cette ambition, Tebboune a annoncé plusieurs mesures concrètes, notamment en matière de financement. « Nous sommes prêts à financer des programmes de formation dans des métiers liés à l’industrie cinématographique à l’intérieur et à l’extérieur », a-t-il assuré, tout en garantissant aux professionnels du cinéma « la liberté absolue dans leurs créations artistiques à l’exception de ce qui porte atteinte à l’Algérie ». Le Président Tebboune s’est également dit favorable à « toute proposition pour la création d’une instance nationale élue chargée de la gestion du cinéma ». Il invite à cet effet les participants à « définir les contours de l’avenir du cinéma algérien, à travers des idées et des visions novatrices qui feront de cette industrie un miroir culturel reflétant la personnalité algérienne et l’identité nationale ». Cette nouvelle approche s’accompagne d’un soutien concret aux investisseurs, puisque « toute personne souhaitant investir dans ce domaine bénéficiera d’un accès facilité au foncier et au financement par l’État », l’objectif étant de « créer un environnement culturel propice à l’essor et au progrès de notre pays ». Le chef de l’État a conclu en affirmant que la date du 19 janvier 2025 « marquera la renaissance du cinéma algérien », démontrant ainsi sa volonté de faire de l’industrie cinématographique un vecteur essentiel du développement culturel et économique du pays. Azzedine Belferag