Culture

Ouverture du festival national « Journées Benguettaf du théâtre » à Nâama

Le théâtre célèbre ses racines et ses talents

La première édition du festival national « Journées Benguettaf du théâtre » ont débuté, samedi après-midi au théâtre régional M’hamed-Benguettaf à Nâama, avec la participation de cinq troupes théâtrales.

Cette manifestation culturelle coïncide avec le 11e anniversaire du décès de M’hamed Benguettaf, figure emblématique du théâtre algérien qui a consacré près d’un demi-siècle à l’art dramatique. Comme le souligne Brahim Djaballah, directeur du théâtre régional, ces journées représentent une occasion unique de rendre hommage à un artiste qui a profondément marqué le mouvement théâtral national. Cinq troupes venues de différentes régions d’Algérie participent à cet événement : Sétif, Oran, Tizi Ouzou, El-Oued et Aïn Defla. Chacune apporte sa sensibilité et sa créativité, illustrant la richesse du paysage théâtral algérien contemporain. La cérémonie d’ouverture s’est déroulée en présence de personnalités importantes, dont le wali de Nâama, Lounes Bouzegza, et de nombreux intellectuels et dramaturges. Mohamed Guemoumia, directeur de la Culture et des Arts de la wilaya, a souligné l’importance de l’événement : « Ces journées représentent une occasion pour la famille artistique d’échanger ses expériences. » Deux prix stimulants sont mis en compétition : « meilleur spectacle global » et « création et innovation », offrant aux jeunes talents une opportunité de se distinguer. Qui plus est, un transport gratuit a été organisé pour permettre aux habitants des communes éloignées de découvrir ces spectacles. Le premier jour a déjà marqué les esprits avec la présentation de « L’Autobus », une pièce de l’Association culturelle Carlo de Setif. Écrite par Mourad Bencheikh et mise en scène par Nabil Bensaksa, cette création explore avec humour et intelligence la réalité sociale. Sur une durée de 80 minutes, la pièce met en scène des personnages représentatifs – un artiste, un sportif, un militant politique, un retraité et un universitaire – qui se rencontrent à un arrêt de bus. Les interprètes – Fayçal Karkour, Chenane Zouheir, Chaïb Yedoud et Abdelhak Zorgane – donnent vie à des situations tantôt comiques, tantôt satiriques, révélant les complexités des interactions sociales à travers des allusions subtiles aux comportements humains. La programmation comprend également d’autres œuvres prometteuses : « Kheich et Chiyakha » d’Oran, « Jugurtha » de Tizi Ouzou, « Le rêve » d’El-Oued et « Le jeu » d’Aïn Defla. La dimension intellectuelle n’est pas en reste. Dans le cadre du programme littéraire et intellectuel de l’événement, un colloque intellectuel a été organisé sur la trilogie du texte théâtral, de l’artiste et du public, avec deux interventions : la première intitulée « Lecture des textes de M’hamed Benguettaf et leurs rythmes », présentée par le docteur Brahim Naouel, et la seconde intitulée « La théorie de la dramaturgie et l’histoire du théâtre », animée par le critique académique Mohamed Amine Saïdi. En parallèle, un atelier de formation en écriture dramatique est organisé. Un espace est également dédié à l’exposition et à la vente de produits de l’artisanat traditionnel, de tableaux artistiques et de publications dans le hall du théâtre régional Mohamed Benguettaf d’El-Oued. Organisé par le théâtre régional « M’hamed Benguettaf », sous l’égide de la Direction de la Culture et des Arts, en collaboration avec la Bibliothèque principale de lecture publique et la Maison de la Culture « Ahmed Chami » de Nâama, l’événement se poursuivra jusqu’au 29 janvier. Ces « Journées Benguettaf » incarnent un vibrant hommage à l’héritage théâtral algérien, un pont entre tradition et modernité, entre mémoire et création.

Mohand Seghir

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