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Quatrième échange de prisonniers dans le cadre de l’accord de trêve à Ghaza: 183 prisonniers palestiniens libérés

Le quatrième échange de prisonniers dans le cadre de l’accord de trêve à Ghaza entré en vigueur le 19 janvier vient de se concrétiser avec la libération de 183 prisonniers palestiniens des geôles sionistes, dont 111 originaires de la bande de Ghaza, en échange de trois prisonniers détenus par le Hamas. Cette opération s’inscrit dans la première phase de l’accord qui doit s’étendre sur six semaines et prévoit la libération de 33 prisonniers israéliens contre environ 1.900 détenus palestiniens. Sur le plan humanitaire, une avancée significative a été enregistrée avec la réouverture du point de passage de Rafah, fermé depuis mai 2024. Cette ouverture a permis l’évacuation de 50 patients palestiniens vers l’Égypte pour des soins urgents. Cependant, selon Mohamed Zaqout, directeur général du ministère de la Santé, ce nombre reste insuffisant face aux besoins réels : environ 6.000 personnes sont en attente d’évacuation et 12.000 nécessitent des soins urgents. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) confirme ces chiffres alarmants, estimant que jusqu’à 14.000 Palestiniens de Ghaza ont besoin d’une évacuation médicale, dont au moins 2.500 enfants. La situation sanitaire à Ghaza demeure particulièrement préoccupante. Rick Peeperkorn, représentant de l’OMS dans le territoire palestinien occupé, souligne que seuls 18 des 36 hôpitaux sont partiellement fonctionnels, et à peine 57 des 142 centres de santé restent opérationnels. Le cessez-le-feu a certes permis une augmentation de l’aide humanitaire, avec des fournitures médicales acheminées pour couvrir les besoins de 1,6 million de personnes, mais le fardeau psychologique sur la population reste, selon ses termes, « inimaginable » après quinze mois de conflit. Dans ce contexte tendu, l’UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine) fait face à des défis majeurs. Malgré l’adoption d’une loi israélienne visant à interdire ses activités, l’agence poursuit sa mission essentielle. Philippe Lazzarini, son Commissaire général, a réaffirmé la détermination de l’UNRWA à maintenir sa présence et ses services. L’agence a notamment assuré 60% de l’aide alimentaire fournie depuis le début du cessez-le-feu et propose quotidiennement 17.000 consultations médicales. En Cisjordanie, y compris à El-Qods occupée, près d’un demi-million de réfugiés continuent de recevoir des soins primaires grâce à l’UNRWA. Sur le plan international, un mouvement de solidarité significatif se dessine, notamment dans le monde académique. En Belgique, plusieurs universités ont pris la décision de suspendre leur coopération avec leurs partenaires israéliens. Le Conseil Interuniversitaire Flamand (VLIR) a notamment annoncé qu’aucun nouveau projet ne serait lancé, tandis que les collaborations existantes seront soumises à une évaluation stricte sous l’angle des droits de l’homme. Cette décision fait suite à une mobilisation massive de la communauté universitaire belge, qui avait appelé à la rupture des liens académiques en réponse aux attaques contre Ghaza et la Cisjordanie occupée. La situation actuelle révèle ainsi un paradoxe : alors que le cessez-le-feu permet certaines avancées humanitaires et diplomatiques, l’ampleur des besoins et l’urgence de la situation restent critiques. La réouverture partielle de Rafah et les échanges de prisonniers constituent des signes encourageants, mais la crise humanitaire persiste avec une acuité particulière dans le domaine médical. Le soutien international, notamment à travers l’action de l’UNRWA et les initiatives de solidarité académique, apparaît plus que jamais crucial pour soutenir la population palestinienne face à cette situation d’une gravité sans précédent.

Chokri Hafed

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