Conflit en RDC: L’Algérie lance une importante initiative diplomatique
Dans le cadre de son engagement constant pour la paix en Afrique et de son rôle de membre non-permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, l’Algérie vient de lancer une importante initiative diplomatique pour contribuer à la résolution du conflit qui secoue la République démocratique du Congo. Cette démarche, initiée sur instructions directes du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, témoigne de la volonté de l’Algérie de jouer un rôle actif dans la stabilisation du continent africain, particulièrement dans la région des Grands Lacs qui connaît actuellement une dangereuse escalade des tensions. Face à la détérioration de la situation sécuritaire en RDC, l’Algérie a d’abord exprimé sa « profonde préoccupation » face à « la reprise du conflit et son escalade », comme l’a souligné un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Dans ce contexte tendu, le pays a « appelé instamment à la retenue et à la désescalade dans la perspective de l’instauration des conditions d’une reprise responsable du dialogue et de la négociation en vue du rétablissement de la paix dans la région ».
Donnant suite à cette position de principe, le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, a entrepris, sur instruction du Président Tebboune, ce dimanche une série de consultations diplomatiques avec ses homologues des pays concernés. Cette initiative s’inscrit, selon le ministère, « dans le cadre de l’exercice par l’Algérie de son mandat de membre non-permanent du Conseil de sécurité des Nations unies » et est « mue par le souci permanent de notre pays d’apporter activement sa contribution à tout effort visant à promouvoir la paix et la sécurité à travers le continent et à promouvoir les meilleures relations entre les pays africains ». Les consultations menées par M. Attaf ont notamment inclus des entretiens avec ses homologues de la RDC et du Rwanda, au cours desquels ils ont « échangé sur les voies et moyens susceptibles de mettre un terme à la dangereuse escalade du conflit prévalant dans l’Est de la RDC et d’ouvrir la voie à une relance effective du processus politique pour le règlement définitif de ce conflit ». Ces échanges démontrent la volonté de l’Algérie de contribuer activement à la recherche d’une solution pacifique. L’Algérie a également tenu à saluer les efforts de médiation en cours, notamment ceux menés par l’Angola et le Kenya. Lors de ses entretiens avec ses homologues de ces deux pays, M. Attaf a « rendu un hommage appuyé pour l’engagement soutenu de leurs pays dans le règlement de la crise en RDC à travers les processus de Luanda et de Nairobi ». Il a assuré ses interlocuteurs « du plein soutien de l’Algérie et de sa disposition à les accompagner dans la conduite de cette œuvre de paix au profit de la République démocratique du Congo et de la région des Grands Lacs dans son ensemble ». La dimension régionale de l’initiative algérienne s’est également manifestée à travers des consultations avec les ministres des Affaires étrangères de l’Afrique du Sud et de l’Ouganda. Ces échanges ont permis de s’entendre sur « la nécessité d’une mobilisation diplomatique accrue de toutes les forces vives du continent pour favoriser un climat d’apaisement et de sérénité, propice aux efforts de médiation et de règlement de ce conflit ». Dans ce contexte, l’Algérie a exprimé son soutien à l’initiative conjointe de la Communauté d’Afrique de l’Est et de la Communauté de développement d’Afrique australe d’organiser prochainement un sommet sur cette problématique. Cette initiative a été « accueillie très favorablement » par le ministre Ahmed Attaf et ses homologues africains, étant considérée comme « une opportunité qu’il convient de saisir pour amorcer un retour au cessez-le-feu en RDC et promouvoir les conditions d’une paix durable dans la région ». L’engagement de l’Algérie s’inscrit dans la continuité de sa tradition diplomatique en faveur de la paix et de la stabilité en Afrique. Le pays fait notamment « sienne les conclusions des Sommets extraordinaires de la Communauté d’Afrique de l’Est et de la Communauté de développement d’Afrique australe appelant à un dialogue sincère et de bonne foi entre toutes les parties impliquées dans ce conflit ». Cette position réaffirme le rôle historique de l’Algérie comme acteur de paix sur le continent africain, particulièrement dans les situations de crise nécessitant une médiation internationale.
Salim Amokrane