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L’accord de cessez-le-feu à Ghaza en péril: Trump menace, Hamas répond fermement

Les tensions autour de l’accord de cessez-le-feu à Ghaza ont atteint un nouveau pic après les déclarations belliqueuses de Donald Trump, qui a promis « l’enfer » si le Hamas ne libérait pas tous les otages israéliens d’ici samedi. Une menace qui a immédiatement suscité une réponse ferme du mouvement de résistance palestinien, rappelant que les menaces ne font que « compliquer les choses » et que le respect mutuel de l’accord reste « le seul moyen » de libérer les prisonniers israéliens.

Le Hamas, par la voix de son dirigeant Sami Abou Zouhri, a tenu à souligner que « Trump doit se rappeler qu’il y a un accord qui doit être respecté par les deux parties ». Une position qui intervient alors que le mouvement palestinien souligne que l’entité sioniste viole quatre dispositions essentielles de l’accord de cessez-le-feu en vigueur depuis le 19 janvier. Dans un communiqué, le Hamas dénonce notamment le retard dans le retour des Palestiniens déplacés vers le nord de la Bande de Ghaza, la poursuite des frappes aériennes et des tirs contre les civils, les entraves à la livraison d’abris et le ralentissement délibéré de l’acheminement de l’aide médicale. La deuxième phase du cessez-le-feu, qui devait aboutir à la libération de tous les otages et à la fin définitive de la guerre, n’a toujours pas commencé, les négociations étant au point mort. Le Hamas a d’ailleurs décidé de reporter la libération des prisonniers sionistes prévue dans le cadre du sixième échange, donnant ainsi aux médiateurs le temps de faire pression sur l’entité d’occupation pour qu’elle respecte ses engagements. Une décision qui illustre la fragilité d’un accord de cessez-le-feu menacé tant par les provocations américaines que par les violations répétées de l’entité sioniste.

Cette escalade verbale survient dans un contexte particulièrement dramatique pour la population de Ghaza toujours victime des exactions sionistes. Selon les derniers bilans des autorités palestiniennes de santé, l’agression sioniste a fait 48.219 martyrs et 111.665 blessés depuis le 7 octobre 2023. Les corps de onze nouveaux martyrs et dix blessés sont encore arrivés dans les hôpitaux au cours des dernières 24 heures, tandis que de nombreuses victimes restent piégées sous les décombres. La situation humanitaire continue de se dégrader, comme en témoigne l’Organisation mondiale de la santé qui réclame un accès « systématique et durable » de l’aide humanitaire. Sa représentante régionale, Hanan Balkhy, décrit une souffrance qui « dépasse l’entendement », avec une malnutrition galopante et un risque persistant de famine, alors que les familles tentent de regagner des quartiers totalement dévastés.

Un plan d’épuration ethnique parfaitement clair

Les propos de Trump ont également provoqué l’indignation de la communauté internationale, notamment après sa proposition de prendre le contrôle de la bande de Ghaza qu’il veut vider de ses habitants. Une suggestion qui a soulevé un tollé dans le monde et qui constituerait un crime de guerre selon les disposition même de la convention de Genève de 1949. Plus de 100 ONG américaines ont d’ailleurs exprimé leur opposition formelle à tout plan de déplacement forcé des Palestiniens, qualifiant une telle initiative de « nettoyage ethnique ». Dans ce sens et face aux prétentions diaboliques de Trump, des efforts de reconstruction commencent timidement à se mettre en place. Un protocole d’accord de 80 millions de dollars vient d’être signé entre le Premier ministère palestinien, le Programme des Nations Unies pour le développement et l’Organisation arabe et internationale pour la construction en Palestine. Cette première phase s’inscrit dans un plan plus vaste de reconstruction sur dix ans, même si l’urgence reste à la réponse aux besoins immédiats d’une population traumatisée. Les factions palestiniennes ont quant à elles dénoncé avec véhémence le projet américain, le considérant comme une « déclaration de guerre visant à déraciner le peuple palestinien ». Elles appellent à une action arabe immédiate aux niveaux politique et juridique international pour dénoncer ces crimes, soulignant qu’il n’y aura « pas de déplacement, pas de déracinement, pas de reddition ».

Lyes Saïdi

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