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LE GECF avertit contre le sous-investissement dans le gaz naturel

Le gaz naturel s’impose comme un pilier stratégique de la transformation numérique mondiale.

Dans un contexte où la demande énergétique du secteur technologique ne cesse de croître, Mohamed Hamel, Secrétaire général du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF), a livré, lors du Salon du pétrole d’Egypte (EGYPES 2025) au Caire, une analyse détaillée des enjeux lors d’une table ronde majeure consacrée au rôle du gaz dans l’économie mondiale. Les chiffres présentés sont éloquents : la consommation électrique des centres de données devrait plus que doubler d’ici 2030, passant de 400 TWh à plus de 1.000 TWh, une augmentation principalement portée par l’essor de l’intelligence artificielle. Cette tendance confirme le rôle central du gaz naturel dans la transition énergétique et numérique. Comme l’a souligné M. Hamel, « le gaz naturel n’est pas seulement un pont vers l’avenir, mais une partie intégrante de l’avenir ». Cette affirmation s’appuie sur des données tangibles : l’année 2024 a établi un nouveau record de demande en gaz naturel, celui-ci représentant « 40% de la croissance mondiale de la consommation primaire d’énergie – plus que toute autre source d’énergie ». Les projections du GECF anticipent une progression continue de la demande, estimée à 32% d’ici 2050, sous l’effet conjugué de la croissance démographique mondiale et du développement économique. L’un des arguments majeurs en faveur du gaz naturel réside dans sa fiabilité pour l’alimentation des infrastructures numériques. Selon M. Hamel, il « offre une électricité pilotable, évolutive et rentable à la demande, garantissant ainsi que les centres de données ne subissent jamais de pénuries ou d’instabilité d’approvisionnement ». Cette caractéristique devient cruciale alors que les opérations d’intelligence artificielle consomment davantage d’énergie que les calculs conventionnels. Le GECF souligne également la complémentarité naturelle entre le gaz et les énergies renouvelables, une synergie qui se manifeste de deux manières : d’une part, les compagnies pétrolières et gazières intègrent les énergies renouvelables pour réduire leur empreinte carbone opérationnelle ; d’autre part, le gaz naturel joue un rôle stabilisateur essentiel pour compenser l’intermittence des énergies renouvelables. Cette complémentarité s’inscrit dans une vision plus large du développement durable, incluant des enjeux sociaux majeurs. Le gaz naturel apparaît notamment comme une solution privilégiée pour faciliter la transition de plus de 2 milliards de personnes qui dépendent encore de la biomasse traditionnelle pour la cuisine, source importante de pollution intérieure. Cette problématique est particulièrement prégnante en Afrique, où plusieurs initiatives récentes, saluées lors du dernier Sommet de l’énergie en Tanzanie, visent à accélérer l’accès à des solutions de cuisson propres. Dans ce contexte d’expansion du marché, M. Hamel a souligné l’importance cruciale de maintenir les investissements dans les infrastructures gazières. Avec un déclin naturel de la production d’environ 4% par an, tout sous-investissement risquerait de créer des tensions significatives sur le marché, pénalisant tant les producteurs que les consommateurs. Ces développements confirment le rôle stratégique du gaz naturel dans la transformation énergétique mondiale, à l’intersection des enjeux climatiques, numériques et sociaux.

Samira Ghrib

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