Café vert importé: Le système de compensation révisé
Le système de compensation des prix du café vert importé vient d’être révisée. Une modification qui s’inscrit dans le cadre des efforts continus des pouvoirs publics visant à préserver le pouvoir d’achat des ménages, efforts qui se sont déjà concrétisés notamment par le plafonnement du prix final de vente du café à 250 dinars le paquet de 250 grammes. Cette révision, introduite par un arrêté interministériel publié dans le Journal officiel numéro 11 et daté du 16 janvier 2025, apporte des changements significatifs qui tiennent particulièrement compte des spécificités de certains acteurs du secteur, notamment les propriétaires de petits ateliers de torréfaction. L’une des principales innovations de cette réforme réside dans l’instauration d’une double tarification, remplaçant l’ancien système qui ne prévoyait qu’un seul tarif. Désormais, le dispositif distingue d’une part le café destiné à la « revente en l’état », avec des prix plafonds fixés à 459,70 DA/kg pour le café vert Robusta et 646,74 DA/kg pour l’Arabica, et d’autre part les « produits issus du café vert importé », dont les prix plafonds s’établissent à 748,16 DA/kg pour le café torréfié et/ou moulu Robusta et 935,20 DA/kg pour l’Arabica. Cette différenciation permet une meilleure prise en compte des réalités économiques des différents acteurs de la filière café. Le mécanisme de compensation mis en place prévoit que l’État prenne en charge la différence entre le prix de revient réel et le prix de vente plafond, ce qui permet de maintenir des prix accessibles pour les consommateurs tout en préservant la viabilité économique des opérateurs. Une autre innovation majeure de cet arrêté concerne la méthode de calcul du prix de revient réel du café, qui intègre désormais, en plus des frais d’exploitation traditionnels (comprenant les prix d’importation en devises étrangères et en monnaie nationale, les frais d’assurance, de transport et de production), une prise en compte des pertes de matière première inhérentes au processus de transformation. Ces pertes, limitées à un maximum de 20% du poids du café lors des opérations de torréfaction et de mouture, représentent une réalité technique importante pour les transformateurs, particulièrement les petites structures. Cette réforme témoigne d’une volonté des autorités d’adapter le cadre réglementaire aux réalités du terrain tout en maintenant l’objectif fondamental de protection du pouvoir d’achat des consommateurs. Elle illustre également la recherche d’un équilibre entre les intérêts des différents acteurs de la filière café, des importateurs aux petits transformateurs, tout en garantissant l’accessibilité de ce produit de grande consommation pour la population. Cette évolution du système de compensation s’inscrit dans une démarche plus large de régulation du marché national visant à assurer la stabilité des prix des produits de première nécessité, dont le café fait partie intégrante dans les habitudes de consommation des ménages.
Lyna Larbi