Tébessa : Une révolution numérique au service du patrimoine archéologique
La préservation et la valorisation du patrimoine archéologique entrent dans une nouvelle ère à Tébessa, où une initiative ambitieuse de numérisation vient d’être lancée. Comme l’a annoncé hier, Lotfi Azzedine, responsable de l’antenne locale de l’Office national de gestion et d’exploitation des biens culturels protégés (OGEBC), cette démarche novatrice s’inscrit dans une stratégie globale de protection et de promotion des richesses historiques de la région. Dans sa déclaration à l’Agence Presse Service (APS), le responsable a précisé que « les services de l’antenne locale de l’OGEBC ont lancé début 2025, en coordination avec les deux universités de Sétif et de Batna, une vaste opération de numérisation des divers sites archéologiques de la wilaya pour les promouvoir à l’échelle internationale et y attirer les touristes des diverses régions du monde ». Cette collaboration entre institutions administratives et académiques témoigne d’une approche concertée, mobilisant l’expertise scientifique au service du patrimoine. Au-delà de l’ambition touristique évidente, cette initiative revêt une dimension fondamentale pour la conservation des sites. En effet, Lotfi Azzedine a souligné que cette documentation numérique « permet de présenter des photos authentiques des sites archéologiques susceptibles de constituer une référence pour d’éventuelles actions de restauration ou de réhabilitation ». Cette dimension préventive illustre une conception moderne de la préservation patrimoniale, où la technologie devient garante de l’authenticité historique. Pour mener à bien ce projet d’envergure, « des techniques modernes dont la photogrammétrie numérique et l’élaboration de modèles 3D des sites sont utilisées », a précisé le responsable, démontrant ainsi l’adoption des standards internationaux les plus avancés dans le domaine de l’archéologie numérique. Les résultats sont déjà significatifs puisque plusieurs monuments emblématiques ont bénéficié de ce traitement numérique, notamment « le temple de Minerve, l’Arc du triomphe Carcalla, la muraille byzantine du chef-lieu de wilaya et le mausolée romain de Morsott ». Ces sites, témoins de la richesse du passé antique de la région, sont désormais immortalisés dans leur état actuel, créant ainsi une archive précieuse pour les générations futures. L’opération se poursuit activement sur d’autres sites, avec l’objectif affiché « d’enrichir la base de données nationales et les archives numériques archéologiques », contribuant ainsi à constituer un patrimoine numérique national exhaustif. Cette initiative de Tébessa illustre parfaitement comment les nouvelles technologies peuvent servir la préservation du patrimoine tangible, permettant à la fois sa documentation rigoureuse, sa valorisation touristique et sa transmission aux générations futures.
M.S.
