Culture

Ouverture jeudi du Festival culturel national de la chanson chaâbie : Une édition hommage à El Hadj M’Hamed El Anka

La 14e édition du Festival culturel national de la chanson chaâbie s’apprête à enchanter à nouveau les amateurs de cette musique emblématique du patrimoine algérien.

Rendez-vous est donné jeudi prochain au Palais de la Culture « Moufdi-Zakaria » d’Alger, pour un événement qui s’impose, année après année, comme un pilier essentiel de la préservation et de la transmission d’un art musical profondément ancré dans l’identité nationale. Cette annonce a été faite lundi par Abdelkader Bendaamache, commissaire du Festival, lors d’une conférence de presse tenue à l’Institut national supérieur de musique « Mohamed-Fawzi ». Ce festival, qui se poursuivra jusqu’au 23 mars, verra s’affronter lors du concours pour le prix du festival 17 candidats soigneusement sélectionnés parmi plus d’une centaine d’aspirants lors des phases éliminatoires. Fait notable, deux voix féminines figureront parmi les participants, témoignant d’une ouverture progressive de ce genre musical traditionnellement masculin. Les lauréats se disputeront trois prix substantiels : 300.000 DA pour le premier, 200.000 DA pour le deuxième et 100.000 DA pour le troisième, une dotation qui souligne l’importance accordée à cette manifestation culturelle par les autorités.

Cette édition se distingue par un hommage appuyé à une figure tutélaire du chaâbi, El Hadj M’Hamed El Anka (1907-1978), véritable fondateur et maître incontesté de ce genre musical. « Nous tenons à reconnaître ses efforts considérables dans la création de ce genre musical qui fait aujourd’hui partie intégrante de notre identité nationale », a souligné M. Bendaamache. En parallèle de la compétition, un programme artistique riche et varié sera proposé, avec la participation de figures emblématiques telles que Cheikh Abderrahmane El Koubi, ainsi que des jeunes lauréats des précédentes éditions, illustrant ainsi la continuité et la transmission intergénérationnelle si chère à l’esprit du festival. Un hommage particulier sera également rendu à l’artiste Rahma Boualem, perpétuant ainsi la tradition de reconnaissance des talents qui ont marqué l’histoire de cette musique.

Depuis sa création en 2006, le festival poursuit un objectif clair et ambitieux : découvrir et accompagner de jeunes talents dans ce genre musical ancestral. « L’objectif principal du festival est de découvrir de jeunes talents dans ce genre musical qui fait partie intégrante de l’identité nationale, pour les accompagner en leur fournissant tous les moyens nécessaires », a rappelé le commissaire. Cette mission de préservation s’articule autour d’une vision du festival comme « une école de formation artistique » dédiée aux jeunes, créant ainsi un pont entre les générations et assurant la pérennité d’un patrimoine musical menacé par la mondialisation culturelle. Le chaâbi, littéralement « populaire » en arabe, est bien plus qu’un simple genre musical en Algérie. Il représente une forme d’expression culturelle profonde, née dans la Casbah d’Alger au début du XXe siècle, et qui a su évoluer tout en conservant son essence. À travers ses textes poétiques souvent issus du melhoun (poésie populaire maghrébine) et ses mélodies caractéristiques, il raconte l’histoire, les joies et les peines du peuple algérien. En offrant une plateforme aux jeunes talents et en célébrant les maîtres du genre, le Festival culturel national de la chanson chaâbie joue un rôle crucial dans la sauvegarde de ce patrimoine immatériel, tout en lui insufflant une nouvelle vitalité adaptée aux sensibilités contemporaines. Cette 14e édition s’annonce ainsi comme un moment privilégié de transmission, d’apprentissage et de célébration d’un art qui continue de faire vibrer les cœurs à travers les générations.

Mohand Seghir

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