Liste du patrimoine mondial de l’Unesco: Une démarche pour inscrire les sites archéologiques de Tébessa
Dans le cadre de la valorisation du patrimoine archéologique, le ministère de la Culture et des Arts a engagé une initiative ambitieuse visant l’inscription des sites archéologiques de Tébessa sur la liste indicative du patrimoine mondial. Cette annonce a été faite jeudi dernier lors d’un atelier participatif organisé au siège de l’Assemblée populaire de wilaya (APW), marquant ainsi une étape cruciale dans la stratégie nationale de protection du patrimoine matériel. M. Salah Amokrane, chargé d’études et de synthèse au ministère de la Culture et des Arts, a clairement exprimé la volonté institutionnelle de « saisir l’opportunité de l’opération d’actualisation de la liste indicative du patrimoine mondial en Algérie pour y inclure de nouveaux sites, y compris le patrimoine archéologique de Tébessa, comme recommandé par l’UNESCO ». Cette démarche s’inscrit dans une vision globale de sauvegarde et de mise en valeur du riche héritage historique algérien. L’atelier participatif, première étape concrète de ce processus, « constitue un premier pas sur le chemin de l’intégration du patrimoine de la ville de Tébessa et ses monuments archéologiques dans la liste indicative du patrimoine mondial en Algérie », a souligné M. Amokrane, mettant en exergue la particularité de Tébessa qui « se singularise par la présence de sites archéologiques à l’intérieur du périmètre urbain, nécessitant d’être valorisés et promus ». Cette richesse patrimoniale exceptionnelle a été détaillée par le wali de Tébessa, M. Ahmed Belhaddad, qui a rappelé l’impressionnant inventaire archéologique de la région: 24 sites et six monuments majeurs classés au niveau national, parmi lesquels la muraille Byzantine, l’Arc de triomphe de Caracalla, le temple de Minerve, le théâtre, la basilique Sainte-Crispine et le temple Romain. À ces trésors s’ajoutent plusieurs sites non encore classés et d’autres restant à découvrir. Les efforts actuellement déployés visent non seulement la préservation de ce patrimoine, mais également sa valorisation internationale, ce qui permettrait, selon le wali, de « préserver l’identité culturelle de la wilaya qui a connu, depuis la préhistoire, plusieurs civilisations à savoir Romaine et Byzantine, outre les Vandales et autres ». Cette reconnaissance internationale constituerait également un levier pour « relancer le mouvement touristique, culturel et économique en attirant des touristes étrangers ». Dans une perspective opérationnelle, Djamel-Eddine Abadi, directeur de wilaya de la culture et des arts, a précisé que l’atelier participatif débouchera sur des recommandations concrètes et un plan d’action définissant les objectifs nécessaires à l’inscription de ces monuments sur la liste du patrimoine mondial. Il a également annoncé une série de réunions consultatives et d’ateliers techniques qui mobiliseront l’ensemble des parties prenantes et des spécialistes pour consolider le dossier technique destiné aux autorités compétentes. Cette initiative s’inscrit dans une dynamique nationale de protection et de valorisation du patrimoine matériel, illustrée par les communications présentées lors de la rencontre sur le patrimoine archéologique de Tébessa et le plan de protection élaboré par l’Office national de gestion et d’exploitation des biens culturels protégés (OGEBC). Les débats ont également souligné l’importance cruciale de l’implication des autorités locales et des habitants dans la préservation de ce patrimoine millénaire, ainsi que son potentiel pour le développement du tourisme culturel dans la région.
M.S.