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Les Palestiniens célèbrent aujourd’hui la 49e Journée de la terre : Sous le joug d’une agression génocidaire continue

Alors que les Palestiniens s’apprêtent à commémorer ce dimanche le 49e anniversaire de la Journée de la Terre, la situation dans les territoires occupés demeure dramatique. Pour la deuxième année consécutive, cette commémoration symbolique se déroule dans un contexte d’agression génocidaire, de déplacements forcés et d’expansion coloniale accélérée.

À Ghaza, l’agression génocidaire sioniste reprise le 18 mars dernier après la rupture unilatérale du cessez-le-feu par l’entité sioniste a déjà causé près de 800 martyrs supplémentaires et plus de 1.700 blessés en moins de deux semaines, portant le bilan total depuis octobre 2023 à plus de 50.000 martyrs et 113.700 blessés. Face à cette situation catastrophique, le représentant permanent de la Palestine auprès des Nations Unies, Riyad Mansour, a lancé un appel urgent à la communauté internationale dans trois lettres identiques adressées au Secrétaire général de l’ONU, au président du Conseil de sécurité et au président de l’Assemblée générale. Il y dénonce l’utilisation continue d’armes létales dans des zones densément peuplées et le blocus humanitaire imposé depuis maintenant trois semaines consécutives, la plus longue période de privation depuis le début du siège. La situation à Ghaza s’aggrave de jour en jour avec des ordres d’évacuation qui se multiplient. Selon le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme, pas moins de dix ordres d’évacuation ont été émis depuis le 18 mars, couvrant une grande partie du territoire, y compris plus de la moitié du nord de l’enclave. Ces déplacements forcés, qui constituent selon le Haut-Commissaire Volker Türk « un crime de guerre et une violation grave du droit international humanitaire », ont touché plus de 142.000 Palestiniens au cours de la semaine dernière. « Des civils qui ont déjà subi de multiples déplacements se retrouvent une fois de plus confrontés à un choix cruel : fuir à nouveau ou rester et risquer leur vie ainsi que celle de leurs proches », a déclaré Thameen Al-Kheetan, porte-parole du Haut-Commissariat. Plus alarmant encore, les zones désignées comme « sûres » par l’occupant ne le sont nullement. « Ceux qui sont déplacés ne sont pas en sécurité », affirme Al-Kheetan. « L’armée sioniste a ordonné à la population de l’ouest de Rafah de se rendre à Al Mawasi, qui a ensuite été bombardée. » Le bureau des droits de l’Homme de l’ONU exprime son inquiétude face à « l’espace de plus en plus réduit pour les civils à Ghaza », contraints de s’entasser dans des zones surpeuplées et sous la menace constante des bombardements. En Cisjordanie occupée, la situation n’est guère meilleure. À Jénine, l’agression se poursuit pour le 68e jour consécutif, faisant 34 martyrs et des dizaines de blessés. Le maire de la ville, Mohamed Jarrar, a alerté sur le fait que le camp est devenu inhabitable, avec au moins 600 maisons détruites. L’armée d’occupation impose un siège complet au gouvernorat qui abrite 360.000 personnes, tout en menant des campagnes d’arrestations massives. Parallèlement, les colons poursuivent leur emprise sur les terres palestiniennes, sous la protection de l’armée d’occupation et dans un silence international assourdissant.

La résilience du peuple palestinien

Raed Muqadi, spécialiste des affaires de colonisation auprès du Centre palestinien de recherche foncière, souligne que la Journée de la Terre « représente à la fois la résilience du peuple palestinien et son attachement viscéral à sa terre, ainsi que l’importance de préserver l’identité palestinienne, eu égard à l’accélération du rythme de la colonisation et de la politique de judaïsation continue des terres palestiniennes menées par l’occupant ». Il alerte sur les nombreux plans mis en œuvre ces dernières années pour menacer la présence palestinienne en Cisjordanie, notamment l’implantation d’avant-postes de colonies pastorales qui s’étendent aujourd’hui sur des milliers d’hectares de terres agricoles palestiniennes. Malgré ces tentatives d’effacement, les Palestiniens restent inébranlables sur leur terre. Cet attachement, explique Muqadi, découle de leur croyance profonde en la justesse de leur cause et de leur droit légitime à cette terre dont ils sont les véritables propriétaires. « Les Palestiniens savent tous qu’ils sont nés sur cette terre et que c’est sur cette terre qu’ils vont vivre et mourir », affirme-t-il, soulignant que cette conviction renforce leur résistance face aux plans d’annexion qui se déploient à un rythme effréné. À El-Qods occupée, les violations se poursuivent également. Vendredi dernier, deux journalistes palestiniens ont été expulsés de la Mosquée Al-Aqsa par les forces d’occupation. Le journaliste Firas al-Dibs a été convoqué pour un interrogatoire et s’est vu interdire l’accès à la mosquée sainte pendant une semaine, tandis que son confrère Saif Qawasmi en est banni pour quatre mois. Le gouvernorat d’El-Qods occupée a également signalé que la police a confisqué les cartes d’identité d’au moins six photo-journalistes alors qu’ils couvraient le dernier vendredi du mois de Ramadhan à la mosquée Al-Aqsa. Cette répression des journalistes s’inscrit dans un contexte plus large de ciblage délibéré des professionnels des médias. Selon Riyad Mansour, environ 200 journalistes palestiniens, dont 27 femmes, sont tombés en martyrs au cours des 17 derniers mois. Les travailleurs humanitaires ne sont pas épargnés non plus, avec 399 tués depuis octobre 2023, dont 289 membres du personnel de l’ONU. Au Liban, la situation s’est également détériorée récemment. Vendredi, cinq Libanais sont tombés en martyrs et 18 autres ont été blessés lors d’une série de frappes aériennes sur le sud du pays. Ces attaques meurtrières incluent des raids sur la périphérie de Kfar Houneh, dans le district de Jezzine, ainsi que sur les hauteurs de Rihan, Aaramta et Sejoud. Des avions de combat ont également bombardé et détruit un bâtiment dans le quartier de Hadath, dans la banlieue sud de Beyrouth, marquant la première attaque sur cette zone depuis la signature de l’accord de cessez-le-feu en novembre dernier. Selon l’Agence nationale de l’information libanaise, l’armée d’occupation a commis 45 violations de cet accord en une seule journée, portant à plus de 1.300 le nombre total de violations, qui ont fait plus de 100 martyrs et 330 blessés. Face à cette escalade généralisée, les appels à un cessez-le-feu permanent se multiplient. Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a exhorté l’entité sioniste à mettre fin immédiatement à l’entrave de l’acheminement de l’aide humanitaire et à s’abstenir de toute action constituant un crime de guerre. Il a également appelé à un cessez-le-feu permanent « dans les plus brefs délais ».

Lyes Saïdi

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