Barrage de Beni Haroun (Mila) : Feu vert à l’extension des surfaces agricoles irriguées

L’irrigation agricole constitue un pilier fondamental du développement agricole en Algérie, particulièrement dans les régions où les ressources hydriques représentent un enjeu crucial pour l’économie locale et la sécurité alimentaire nationale.

Le ministre de l’Hydraulique, Taha Derbal, a effectué mardi une visite dans la wilaya de Mila, qui illustre parfaitement l’importance accordée par les autorités à ce secteur stratégique. Cette visite ministérielle s’inscrit dans une vision globale de valorisation des ressources hydriques du pays, notamment celles du barrage de Beni Haroun, considéré comme le plus grand barrage d’Algérie. L’annonce majeure de cette visite concerne le lancement d’une étude d’envergure visant à étendre les surfaces agricoles irriguées dans la région, témoignant ainsi de la volonté politique de renforcer le secteur agricole par l’optimisation des ressources en eau disponibles. Lors de cette visite officielle, après avoir pris connaissance de la situation du secteur hydraulique dans la wilaya et particulièrement des projets d’alimentation en eau à partir de la station de dessalement de Jijel, le ministre a clairement affirmé l’engagement du gouvernement : « L’accord a été donné pour l’exécution d’une étude d’extension des surfaces irriguées, dans plusieurs communes, à partir du barrage de Beni Haroun, qui s’ajouteront au périmètre irrigué de Teleghma qui couvre une superficie de 4.447 hectares ». Cette annonce représente une avancée significative pour le développement agricole de la région, qui pourra ainsi bénéficier des importantes capacités hydriques du barrage de Beni Haroun pour améliorer sa production agricole et diversifier ses cultures. Le ministre a par ailleurs souligné que ce projet résulte d’une collaboration interministérielle étroite, précisant qu’il est le « fruit d’une coordination étroite et continue entre notre département et le ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, est destiné à répondre aux préoccupations des agriculteurs et de développer l’irrigation agricole ». Cette coordination témoigne d’une approche intégrée des problématiques d’eau et d’agriculture, essentielle pour assurer l’efficacité des politiques publiques dans ces domaines fortement interconnectés. La visite ministérielle a également été l’occasion de mettre en lumière l’importance stratégique du barrage de Beni Haroun, infrastructure majeure qui dépasse le cadre régional puisqu’elle assure l’approvisionnement en eau potable et d’irrigation non seulement pour la wilaya de Mila mais également pour plusieurs wilayas de l’Est algérien. Cette dimension régionale du barrage en fait un levier de développement territorial particulièrement précieux dans une zone où l’eau constitue une ressource déterminante pour le développement économique et social. Au-delà de l’extension des périmètres irrigués, le ministre a abordé la question de la réutilisation des eaux usées après traitement, qu’il considère comme « une précieuse alternative aux éventuelles pénuries d’eau ». Cette approche s’inscrit dans une vision de gestion durable des ressources hydriques, particulièrement pertinente dans un contexte de changement climatique où les périodes de sécheresse risquent de s’intensifier. L’irrigation agricole apparaît ainsi comme un vecteur essentiel de la sécurité alimentaire et de la résilience territoriale face aux défis climatiques. La visite de M. Derbal a également été marquée par l’inspection de plusieurs projets hydrauliques structurants pour la wilaya, notamment le projet de renforcement de l’alimentation en eau potable de 16 communes à partir des barrages de Beni Haroun et de Tabellout, ainsi que la mise en service d’un réservoir d’eau de 20.000 m3 destiné à alimenter 70.000 habitants du chef-lieu de wilaya. Ces réalisations démontrent l’engagement des pouvoirs publics à améliorer les conditions de vie des citoyens tout en renforçant les infrastructures nécessaires au développement agricole.

R.R.