Un accord a été signé avec le groupe « Chinguitty Pharma » : Saidal commercialise ses produits en Mauritanie
Le groupe pharmaceutique public algérien Saidal a franchi une nouvelle étape dans sa stratégie d’expansion internationale en signant jeudi à Alger un mémorandum d’entente commercial avec le groupe mauritanien « Chinguitty Pharma ». Cet accord, qui s’inscrit dans le cadre du renforcement des relations économiques bilatérales entre l’Algérie et la Mauritanie, vise principalement à faciliter l’approvisionnement du marché mauritanien en médicaments algériens. La cérémonie de signature, présidée par le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Ouacim Kouidri, a réuni la Présidente directrice générale par intérim de Saidal, Soraya Sebbah, et le directeur général du groupe mauritanien, Amar Mohamed Najem. Ce partenariat stratégique s’articule autour de deux phases distinctes mais complémentaires. Dans un premier temps, comme l’a précisé Othmane Meddad, directeur du département exportation de Saidal, « le groupe public algérien exporterait ses produits pharmaceutiques vers le groupe ‘Chinguitty Pharma’, qui se chargera de leur commercialisation et promotion sur le marché mauritanien ». Cette approche permettra à Saidal de pénétrer efficacement le marché mauritanien en s’appuyant sur l’expertise locale et le réseau de distribution déjà établi par son partenaire. La seconde phase de cette coopération revêt une dimension plus technique et industrielle. Saidal s’engage à accompagner les projets industriels du groupe mauritanien en mettant à sa disposition son expertise et son soutien technique. Cet accompagnement concernera notamment la réalisation d’une unité de production de solutions pharmaceutiques ainsi qu’un projet de conditionnement et d’emballage en Mauritanie. Cette future unité industrielle permettra de conditionner les produits semi-finis exportés par Saidal, créant ainsi une chaîne de valeur intégrée entre les deux pays. Le directeur général de Chinguitty Pharma a salué cette initiative en soulignant qu’elle constitue « le fruit de longs débats entre les deux entreprises » et qu’elle s’inscrit dans le cadre de « la politique des deux pays ayant pour objectif la complémentarité et le renforcement de la coopération commune dans de nombreux domaines ». Ces propos témoignent de la volonté partagée de développer des synergies durables dans le secteur pharmaceutique, un domaine stratégique pour les deux nations. Cette dimension politique de l’accord a également été mise en avant par Sidi Mohamed Ould Sidi, député et président de la Fédération mauritanienne de la santé, qui a souligné que ce mémorandum commercial visait à « mettre en œuvre la politique des dirigeants des deux pays et leur volonté de développer les relations politiques et économiques » bilatérales. Il a par ailleurs fait observer que « la route frontalière Tindouf-Zouerate permettra de renforcer davantage ces liens », soulignant ainsi l’importance des infrastructures de transport dans le développement des échanges commerciaux entre les deux pays voisins. Ce rapprochement intervient dans un contexte favorable pour le secteur pharmaceutique algérien, qui cherche à diversifier ses débouchés et à accroître sa présence sur les marchés africains. Pour Saidal, cette initiative s’inscrit dans une stratégie plus large visant à augmenter ses exportations et à valoriser son savoir-faire industriel au-delà des frontières nationales. Quant au groupe « Chinguitty Pharma », il compte parmi les principaux acteurs du secteur de la santé en Mauritanie et en Afrique de l’Ouest. Cette collaboration entre Saidal et Chinguitty Pharma pourrait ainsi servir de tremplin pour une expansion plus large de l’industrie pharmaceutique algérienne vers d’autres marchés d’Afrique de l’Ouest, région qui présente un potentiel de croissance significatif pour les produits de santé. Pour la Mauritanie, cet accord représente une opportunité d’améliorer l’accès de sa population aux médicaments essentiels, tout en développant progressivement ses propres capacités industrielles dans ce secteur stratégique pour la santé publique.
Lyna Larbi