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Lutte contre la contrefaçon : Les Douanes algériennes en première ligne

À l’occasion de la Journée mondiale de la propriété intellectuelle célébrée le 26 avril, l’engagement de l’Algérie à lutter contre la contrefaçon, fléau qui menace tant les consommateurs que le développement économique du pays, a été réaffirmé dans ce sens une conférence organisée par la Direction générale des douanes (DGD) sous le thème « Protection de la propriété intellectuelle : pour préserver la production nationale » a réuni représentants gouvernementaux, forces de sécurité et acteurs économiques publics et privés pour aborder cette problématique cruciale. Dans un contexte où l’Algérie vise à diversifier son économie et à réduire sa dépendance aux hydrocarbures, la protection des droits de propriété intellectuelle apparaît en effet comme un élément stratégique. Le ministre des Finances, Abdelkrim Bouzred, a souligné la nécessité d’une action concertée : « Il est impératif d’unifier et de conjuguer les efforts pour lutter contre la contrefaçon et les pratiques illégales menaçant les droits de la propriété intellectuelle, afin de protéger l’économie nationale et atteindre les objectifs escomptés. » Ces objectifs ne sont pas minces puisqu’ils incluent « le développement et la diversification des exportations hors hydrocarbures, et la réalisation d’un PIB de 400 milliards de dollars d’ici fin 2027 », a précisé le ministre. La contrefaçon représente une menace multidimensionnelle pour l’économie algérienne. Au-delà des pertes directes pour les entreprises légitimes, elle décourage l’innovation, freine les investissements dans la recherche et le développement, et entache la réputation des produits nationaux sur les marchés internationaux. Par ailleurs, les produits contrefaits échappent généralement à toute forme de contrôle qualité, posant ainsi des risques considérables pour la santé et la sécurité des consommateurs.

Un contrôle renforcé

Face à ces enjeux, les douanes algériennes jouent un rôle de première ligne. Le Directeur général des Douanes, le Général-major Abdelhafid Bakhouche, a, dans ce sens qualifié la protection des droits de propriété intellectuelle de « première ligne de défense contre la contrefaçon et les actes de piraterie, et un levier essentiel pour soutenir le développement économique ». Il a ajouté que cette démarche « s’inscrit en droite ligne avec l’intérêt majeur que les hautes autorités accordent à la production nationale et à l’innovation », soulignant qu’elle « requiert un système efficace de protection de ces droits, qui est à même de protéger l’effort créatif et les marques nationales et d’encourager les industries à valeur ajoutée ». Pour lutter efficacement contre ce phénomène, les autorités algériennes préconisent la mise en place d’« un système institutionnel intégré pour contenir le mouvement des échanges, notamment extérieurs, en veillant à ce que les marchandises contrefaites n’infiltrent pas le marché national ou soient réexportées vers d’autres pays », a précisé le Général-major Bakhouche. Cette stratégie repose sur plusieurs piliers : le renforcement des mécanismes de contrôle aux frontières, l’augmentation de l’opérationnalité des équipes d’inspection, l’intensification de la coopération avec les propriétaires des droits, et l’implication active dans les campagnes nationales de sensibilisation aux dangers des marchandises contrefaites.

L’Institut national algérien de la propriété industrielle (INAPI) constitue un autre acteur clé dans cette lutte. Son directeur général, Abdelhafid Belmehdi, a mis en exergue le caractère opportun de cette rencontre qui intervient dans une « conjoncture importante » pour l’économie nationale. Il a particulièrement insisté sur le rôle de la propriété industrielle dans la « protection de l’économie contre tous les éléments et les opérateurs parasites qui nuisent au consommateur et à l’économie nationale dans son ensemble ».

Cette conférence visait avant tout à renforcer la coordination entre les différents organismes impliqués dans la lutte contre la contrefaçon. Les participants ont pu présenter leurs efforts respectifs, échanger sur les meilleures pratiques et valoriser les initiatives de protection de la production nationale. Les séances-débat ont permis d’aborder plusieurs aspects essentiels : le cadre juridique et réglementaire de la protection des droits de la propriété intellectuelle, les répercussions de la contrefaçon sur l’économie nationale, le rôle des différents acteurs dans la lutte contre ce phénomène, ainsi que les mécanismes de coopération entre les services compétents.

Samir Benisid

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