Les « Sanafir » quittent la Coupe de la CAF la tête haute : « Nous sommes sortis avec les honneurs »
L’inefficacité offensive aura finalement coûté cher aux Algériens qui ont dominé les débats mais n’ont pas su concrétiser leur supériorité territoriale par des buts supplémentaires.
Le stade Chahid Hamlaoui de Constantine a vibré ce dimanche soir pour une soirée douce-amère qui restera dans les annales du club. Face à une Renaissance Sportive de Berkane expérimentée et redoutable, le CS Constantine s’est imposé avec courage sur le score de 1-0, insuffisant cependant pour effacer le lourd revers concédé au Maroc lors de la demi-finale aller de la Coupe de la Confédération africaine. Cette victoire pour l’honneur illustre parfaitement le caractère d’une équipe qui a refusé de baisser les bras malgré l’ampleur de la tâche qui l’attendait. Dans une ambiance électrique portée par des milliers de fidèles supporters, les hommes de Kheireddine Madoui ont livré une prestation pleine de cœur et de détermination, marquant ainsi de belle manière leur première participation historique au dernier carré de cette prestigieuse compétition continentale. Si l’aventure s’arrête aux portes de la finale, les « Vert et Noir » peuvent quitter la scène africaine la tête haute, ayant prouvé qu’ils avaient leur place parmi l’élite du football continental. La déception est palpable, mais la fierté demeure intacte pour cette formation qui a écrit l’une des plus belles pages de son histoire récente. L’entrée en matière des Constantinois n’a pourtant pas été des plus faciles face à une équipe marocaine venue avec la ferme intention de préserver son précieux avantage. Les premières minutes de jeu ont été marquées par une certaine fébrilité côté algérien, les joueurs du CSC peinant à trouver la formule pour déstabiliser le bloc défensif adverse. Les longs ballons aériens expédiés vers l’avant trouvaient systématiquement le chemin des têtes marocaines, repoussés sans grande difficulté par l’arrière-garde de la RS Berkane, visiblement bien en place. La première période s’est ainsi écoulée sans véritable occasion franche, hormis cette tête du capitaine Brahim Dib qui a frôlé le montant droit du gardien Mounir El Kajoui à la 39ème minute, faisant frissonner les supporters mais sans faire trembler les filets. Le message était clair dans les vestiaires à la mi-temps : il fallait montrer un autre visage pour espérer créer l’exploit. Et les joueurs ont répondu présent dès le retour des vestiaires. Plus agressifs, mieux organisés et toujours portés par la ferveur de leur public, les coéquipiers de Messala Merbah ont immédiatement mis la pression sur le camp adverse. Cette détermination a rapidement porté ses fruits lorsque Brahim Dib, inspiré, a déposé un corner parfaitement exécuté sur la tête d’Abdennour Belhocini qui n’a laissé aucune chance à El Kajoui (47′). Ce but a galvanisé tout le stade et redonné un espoir fou aux supporters algériens qui ont redoublé d’encouragements. Malheureusement, malgré une domination territoriale évidente et plusieurs assauts répétés sur les buts marocains, les « Sanafir » n’ont pas réussi à concrétiser leurs occasions. Les situations dangereuses se sont pourtant multipliées : Belhocini, trop court, n’a fait qu’effleurer un superbe centre de Dib (58′), avant de manquer le cadre sur un service de Houari Baouche (67′). Le capitaine Dib a lui aussi eu sa chance, mais son tir puissant a ricoché sur l’extérieur du montant (75′), tandis que Baouche (82′) et Laïd Bellaouel (89′) se sont heurtés à un gardien marocain vigilant jusqu’au bout. À l’issue de la rencontre, Kheireddine Madoui, visiblement ému mais fier de ses joueurs, a livré une analyse lucide de cette campagne africaine : « Nous avons fait un grand match, ce soir, par rapport au match aller, et nous avons, surtout, réussi à battre le finaliste de l’édition précédente, invaincu depuis le début de la saison. » Le technicien constantinois n’a pas caché sa déception, tout en soulignant les aspects positifs de ce parcours continental : « Nous sommes malgré tout déçus, d’autant que nous aurions pu remonter notre handicap si ce n’était le manque d’efficacité devant les buts. » Cette inefficacité offensive aura finalement coûté cher aux Algériens qui ont dominé les débats mais n’ont pas su concrétiser leur supériorité territoriale par des buts supplémentaires. « L’équipe adverse a essayé de gérer le match et de procéder par des contres, mais n’a pas réussi à prendre à défaut notre défense, » a ajouté Madoui, reconnaissant ainsi la solidité défensive dont a fait preuve son équipe face aux attaquants marocains. Avec philosophie, l’entraîneur a conclu sur une note positive qui résume bien l’état d’esprit du club : « Je pense que nous sommes sortis de la compétition avec les honneurs et nous avons engrangé de l’expérience. Si nous avons atteint ce stade de la compétition, c’est grâce au soutien de nos fidèles supporters et à un travail acharné. » De son côté, Mouin Chaabani, l’entraîneur tunisien de la RS Berkane, n’a pas manqué de rendre hommage à la prestation des Constantinois : « C’est un grand club respecté pour avoir atteint ce stade de la compétition, comme en témoigne leur victoire sur nous, ce qui prouve que le niveau de cette formation n’est pas si différent de celui des équipes qui jouent pour atteindre la finale. » Des propos qui confirment que le CS Constantine a gagné le respect de ses adversaires à travers ce parcours historique. Si la déception est légitime pour les joueurs et les supporters, cette première expérience en demi-finale de la Coupe de la Confédération constitue indéniablement une base solide sur laquelle le club pourra s’appuyer pour ses futures campagnes africaines. L’expérience acquise au plus haut niveau continental sera précieuse pour cette équipe qui a démontré qu’elle pouvait rivaliser avec les meilleures formations africaines. Le public constantinois, malgré l’élimination, a salué la performance de ses protégés à la fin de la rencontre, conscient que cette génération de joueurs a écrit une belle page de l’histoire du club. Cette communion entre les joueurs et leurs supporters, soulignée par Madoui dans ses déclarations, constitue l’une des forces du CS Constantine et un atout majeur pour rebondir rapidementLe CS Constantine peut désormais se concentrer sur le championnat national avec la satisfaction d’avoir porté haut les couleurs algériennes sur la scène continentale. Cette expérience africaine, riche en enseignements, servira sans aucun doute de tremplin pour un club qui n’a cessé de progresser ces dernières saisons et qui affiche clairement ses ambitions.
Moncef Dahleb