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Pétrole: L’OPEP+ accélère à nouveau l’augmentation de sa production

 Huit pays de l’OPEP+ accélère leur politique de réduction des coupes volontaires et ont annoncé hier en une nouvelle augmentation de la production de pétrole pour le mois de juin. Huit pays du cartel ont convenu d’accroître leur production de 411.000 barils par jour, triplant ainsi l’augmentation initialement prévue de 137.000 barils quotidiens.

Cette hausse, annoncée lors d’une réunion ministérielle tenue par visioconférence ce samedi, représente un triplement par rapport à l’augmentation initialement prévue de 137.000 barils quotidiens. La mesure fait suite à une décision similaire adoptée le mois précédent pour la production de mai, confirmant ainsi un changement de cap stratégique pour l’alliance. Cette orientation s’inscrit dans le cadre des ajustements progressifs des réductions volontaires mises en place depuis avril 2023, et se fonde sur les prévisions d’amélioration de la demande mondiale attendue pour le troisième trimestre 2025. L’Algérie, représentée par Mohamed Arkab, ministre d’État chargé de l’Énergie, des Mines et des Énergies Renouvelables, a activement participé à cette réunion cruciale aux côtés de l’Arabie saoudite, la Russie, l’Irak, les Émirats arabes unis, le Koweït, le Kazakhstan et Oman. Dans le cadre de cet accord, l’Algérie verra sa production de pétrole brut augmenter de 9.000 barils par jour dès juin prochain, conformément à la clé de répartition établie entre les pays participants. Cette décision collective fait suite aux engagements pris le 5 décembre 2024 et renouvelés le 3 mars 2025, tout en demeurant adaptable selon l’évolution des conditions du marché.

Cette inflexion dans la politique de production de l’OPEP+ intervient dans un contexte de marché particulièrement tendu. Les cours du Brent sont récemment passés sous la barre symbolique des 60 dollars le baril, un niveau plancher inédit depuis 2020, terminant vendredi en baisse de 1,35% à 61,29 dollars, tandis que le West Texas Intermediate américain cédait 1,60% à 58,29 dollars. Ce recul s’explique notamment par les nouvelles tensions commerciales sino-américaines, Washington ayant imposé depuis avril une surtaxe de 145% sur de nombreux produits chinois, à laquelle Pékin a riposté par des droits de douane de 125% sur les marchandises américaines. Ce différend affecte particulièrement le marché pétrolier puisque la Chine demeure le premier importateur mondial de pétrole. Par ailleurs, des sources internes indiquent que l’Arabie saoudite, leader de facto de l’alliance, aurait signifié à ses partenaires qu’elle n’entendait plus soutenir seule les marchés pétroliers par de nouvelles réductions de l’offre, exprimant son mécontentement envers certains membres comme le Kazakhstan et l’Irak qui dépasseraient leurs quotas assignés. Malgré ces ajustements, l’OPEP+ maintient globalement une réduction de la production mondiale supérieure à 5 millions de barils quotidiens, dont une grande partie devrait rester en vigueur jusqu’à fin 2026. Les ministres des huit pays concernés ont convenu de poursuivre leurs réunions mensuelles pour évaluer les conditions du marché, surveillant le respect des engagements et les mécanismes de compensation. Le prochain rendez-vous est fixé au 1er juin prochain, tandis qu’une réunion ministérielle plénière de l’OPEP+ est programmée pour le 28 mai, au cours de laquelle la stratégie à plus long terme pourrait être réexaminée à la lumière des évolutions économiques mondiales et des équilibres énergétiques internationaux.

Samira Ghrib

admin

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