Économie

Selon l’ONS: Croissance de 3,7 % de la production industrielle publique en 2024

Le secteur industriel public national a clôturé l’année 2024 sur une note positive avec une croissance annuelle moyenne de 3,7%, portée par une hausse remarquable de 4,8% au quatrième trimestre. Cette performance témoigne de la résilience de l’économie industrielle nationale malgré un contexte économique mondial incertain. Selon les données publiées par l’Office National des Statistiques (ONS), plusieurs secteurs stratégiques ont enregistré des performances notables tout au long de l’année, contribuant significativement à cette dynamique positive. Le secteur de l’énergie s’est particulièrement distingué en 2024 avec une croissance annuelle moyenne de 5,8%, confirmant sa robustesse par des hausses constantes sur les quatre trimestres, notamment au deuxième trimestre où la progression a atteint 10,2%. Le dernier trimestre a enregistré une augmentation de 5,6%, comparable à celle observée à la même période de l’année précédente. Cette performance contraste avec celle du secteur des hydrocarbures qui, après avoir connu une croissance de 3,7% en 2023, a affiché une stabilité en 2024. Si le premier trimestre a connu une hausse de 2,2%, les trimestres suivants ont été marqués par un recul progressif avec des variations de -0,1%, -0,7% et -1,4% respectivement. Dans le détail, la production de pétrole brut et de gaz naturel est restée en hausse en 2024, mais avec un taux modeste de 0,8%, inférieur à celui de 2023 (1,7%). En revanche, le raffinage du pétrole brut a connu un net rebond avec une moyenne annuelle de 5,5%, largement supérieure à celle de 2023 (0,4%). Cette progression a été soutenue par des hausses trimestrielles significatives de 7,2%, 1,9%, 9,2% et 3,5% respectivement. Parallèlement, la liquéfaction du gaz naturel a accusé un recul notable de 8,9% sur l’année, contrastant avec la performance de 17,1% enregistrée en 2023.

Le secteur des mines et carrières a poursuivi sa progression en 2024 avec un taux annuel de 9,3%, soutenu par des performances positives aux quatre trimestres (11,3%, 4,5%, 5,9% et 14,9%). Cette tendance résulte principalement des performances de la branche d’extraction de pierre, argile et sable, qui a enregistré une hausse moyenne annuelle de 18,2%. L’extraction des minerais et matières minérales a également connu un rebond spectaculaire de 52,1%, bien supérieur au 3,9% de 2023, avec une progression particulièrement remarquable au dernier trimestre (124,9%). En revanche, l’extraction du minerai de fer a reculé de 10,8% sur l’année, malgré une reprise de 20,3% au quatrième trimestre.

Les Industries Sidérurgiques, Métalliques, Mécaniques, Électriques et Électroniques (ISMMEE) ont connu une année contrastée, terminant avec une légère baisse de 0,5%. Après trois trimestres consécutifs de recul (-6,2%, -18,2% et -2,1%), le secteur a opéré un spectaculaire redressement au quatrième trimestre avec une hausse de 25,1%. La fabrication des biens intermédiaires métalliques, mécaniques et électriques a maintenu une croissance modérée de 1,5%, tandis que la fabrication des biens d’équipement mécaniques a rebondi de 4,4% après une baisse de 8,9% en 2023.

Le secteur des matériaux de construction s’est particulièrement distingué avec une croissance annuelle de 9,8%, nettement supérieure au 1,5% de 2023. Cette performance a été portée par des hausses constantes sur les quatre trimestres, culminant à 15,5% au dernier trimestre. La production de liants hydrauliques, branche clé du secteur, a progressé de 11,5%, bien au-delà du 0,9% enregistré en 2023. De même, la fabrication des matériaux de construction et produits rouges a rebondi de 10,5% après un recul de 1,8% l’année précédente. Les industries chimiques ont connu un ralentissement de leur croissance, passant de 6,6% en 2023 à 1,1% en 2024. Cette décélération s’explique par une baisse de 5,8% au premier trimestre et une stagnation au deuxième et quatrième trimestres, malgré un rebond de 14,9% au troisième trimestre. La fabrication des autres produits chimiques a progressé de 9,1%, tandis que la branche des autres biens intermédiaires en plastique a enregistré une hausse de 15,5%. En revanche, la fabrication de peintures a poursuivi son recul avec une baisse de 6,0%, moins prononcée toutefois que celle de 2023 (-12,6%).

Les industries agroalimentaires ont affiché une quasi-stabilité avec une légère hausse de 0,4%, après une progression de 7,3% en 2023. Si les premier et deuxième trimestres ont connu des hausses respectives de 10,8% et 6,6%, le recul de 12,8% au dernier trimestre a pesé sur la performance annuelle. L’industrie du lait s’est démarquée avec une croissance de 11,3%, poursuivant ainsi sa tendance haussière amorcée depuis 2021. À l’inverse, le travail des grains a reculé de 6,8%, contre une hausse de 7,4% en 2023.

Les industries textiles ont confirmé leur dynamisme avec une progression de 15,8% en 2024, supérieure à celle de 2023 (10,7%), tandis que les industries du cuir ont rebondi avec une hausse de 3,1%, après un recul de 20,4% l’année précédente. En revanche, les industries du bois ont accusé une baisse de 9,7%, en net contraste avec la hausse de 40,9% observée en 2023, avec un impact particulièrement marqué sur la menuiserie générale qui a reculé de 21,1%.

Cette évolution contrastée des différents secteurs industriels reflète les défis et opportunités auxquels fait face l’économie algérienne dans sa quête de diversification et de renforcement de son tissu industriel. Les performances remarquables dans certains secteurs stratégiques comme l’énergie, les mines et les matériaux de construction témoignent d’un potentiel de développement significatif, tandis que les difficultés rencontrées dans d’autres branches soulignent la nécessité de poursuivre les efforts de modernisation et d’adaptation aux exigences du marché national et international.

Sabrina Aziouez

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