Politique

Mémoire nationale et front intérieur au cœur des discours des partis

En ce week-end marqué par la commémoration du 80ème anniversaire des massacres du 8 mai 1945, les formations politiques ont multiplié les rencontres et les meetings, plaçant la mémoire nationale et l’appel à l’unité face aux défis extérieurs au centre de leurs discours. À Sétif, épicentre des massacres de 1945 qui ont fait plus de 45.000 martyrs, le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abdelaali Hassani Cherif, a organisé vendredi une « Rencontre de la mémoire » au centre des loisirs scientifiques « El Bez ». Dans une allocution fortement ancrée dans le devoir de mémoire, il a mis en avant le soutien indéfectible de sa formation à « tous les efforts appelant à la criminalisation de la colonisation française en Algérie ». Pour le leader du MSP, « la rhétorique dont s’enorgueillissent certaines parties françaises pour tenter de faire oublier ces crimes ne peut être contrée que par la criminalisation du colonialisme », qu’il qualifie de « revendication permanente du MSP ». Rappelant la qualification des événements de 1945, M. Hassani Cherif a souligné qu’il s’agissait d' »un crime de guerre et un génocide à part entière » comparable à « l’utilisation d’armes chimiques, les explosions nucléaires et les déportations de populations ».

Dans la même ville, mais le lendemain, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a tenu un meeting à la maison de la culture Houari Boumediene. Dans une analyse historique similaire, elle a qualifié les massacres du 8 mai 1945 d' »étape charnière dans l’histoire de l’Algérie » et de « tournant décisif dans l’histoire de l’Algérie et sa lutte pour la liberté et l’indépendance ». Établissant un parallèle avec l’actualité internationale, Mme Hanoune a comparé ces événements à « ce qui se passe aujourd’hui en Palestine occupée et notamment à Ghaza et au génocide et massacres systématiques qui y sont perpétrés par l’ennemi sioniste affronté par une résistance palestinienne inflexible et attachée à sa terre ». Cette mise en perspective historique l’a amenée à appeler à « mobiliser davantage le soutien interne et étranger en faveur de la résistance palestinienne pour stopper le génocide perpétré par l’ennemi sioniste contre le peuple palestinien ».

À El-Meghaïer, le président du Front El-Moustakbel, Fateh Boutbig, a adopté une approche plus contemporaine en ouvrant un séminaire régional des cadres de son parti pour les wilayas du Sud-est. Sa priorité affichée a été la constitution d' »un front national unifié et sincère pour faire face aux défis extérieurs », condamnant au passage « l’acharnement extérieur tendant à porter atteinte au référent du peuple algérien ». Selon M. Boutbig, ce front serait capable de « renforcer l’immunité de la nation, d’accompagner les réformes engagées par l’Algérie et d’appuyer les institutions de la République, en tant que soupape de sécurité, et ce dans l’esprit des idéaux de la glorieuse Révolution du 1er Novembre 1954 ». À cet effet, il a invité « la classe politique à ouvrir un débat national avec la participation des élites et acteurs majeurs et ceux qui s’intéressent à l’histoire à l’effet de faire face aux défis extérieurs ». Le leader politique a également salué « l’intense dynamisme et les positions constantes et honorables » de la diplomatie algérienne concernant « les causes justes, à leur tête les questions palestinienne et sahraouie ».

À Guelma, le président du parti Sawt Echaâb (La voix du peuple), Lamine Osmani, a tenu une rencontre avec les structures de son parti, centrée sur la préservation de la mémoire nationale. Pour lui, commémorer le 80ème anniversaire des massacres constitue « une opportunité pour rappeler les sacrifices consentis par nos aïeuls à travers l’atrocité de ces massacres coloniaux ». M. Osmani a considéré que les Algériens « ont donné à travers les massacres une leçon de la conscience politique et du sens civique » dont devraient s’inspirer les générations actuelles « pour s’impliquer aux impératifs de l’actuelle étape et aux efforts d’édification du pays d’une manière moderne reposant sur l’économie numérique et l’administration électronique ». Il a conclu en affirmant que « tous les algériens sont mobilisés pour consolider le front intérieur et affronter toutes les tentatives visant à porter atteinte à la sécurité et la stabilité du pays ».

Hocine Fadheli

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