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Importations de véhicules : Les chiffres de Rezig

Le ministre du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig, a dévoilé les chiffres détaillés des importations automobiles des dernières années en répondant à une question écrite du député Ahmed Beldjilali du Mouvement de la société pour la paix (MSP). Ce dernier avait interpellé le Premier ministre Nadir Larbaoui le 9 avril dernier, soulignant un phénomène qu’il qualifie d' »unique au monde » : en Algérie, des véhicules âgés de plus de dix ans se vendent au double ou au triple de leur prix initial, et les citoyens n’ont d’autre choix que de les acquérir faute d’alternatives abordables. Le député s’interrogeait notamment sur la possibilité d’autoriser des quotas supplémentaires d’importation pour réguler le marché, alors même que les réserves de change du pays le permettraient. Dans sa réponse, Kamel Rezig a révélé qu’en 2023, pas moins de 20 concessionnaires agréés ont introduit des demandes de domiciliation bancaire via la plateforme numérique dédiée au suivi des opérations d’importation. Suite à ces demandes, la commission interministérielle Industrie-Commerce a accordé des licences pour l’importation de 288.099 véhicules représentant une valeur totale de 2,275 milliards de dollars. Cependant, les chiffres de la Direction générale des Douanes cités par le ministre montrent un décalage significatif entre les autorisations accordées et les importations effectivement réalisées. Sur les trois dernières années (depuis 2022-2023), seuls 179.255 véhicules ont été réellement importés, pour une valeur de 2,114 milliards de dollars. L’analyse détaillée de ces importations révèle une situation contrastée entre les différents opérateurs. Neuf concessionnaires ont pleinement exécuté leurs quotas, important 125.296 véhicules pour une valeur de 1,767 milliard de dollars. En revanche, onze autres n’ont réalisé qu’une partie des opérations autorisées. Sur les 109.735 véhicules qu’ils étaient autorisés à importer, seuls 53.929 l’ont effectivement été, laissant un déficit d’environ 56.000 unités qui auraient pu contribuer à satisfaire la demande nationale. Parallèlement, Kamel Rezig a souligné une tendance positive concernant les importations de véhicules destinés à la production, à l’équipement et à la gestion. Ces opérations ont connu une progression constante, passant de 564,9 millions de dollars en 2023 à 1 milliard de dollars en 2024, soit une hausse de 50%. Cette augmentation témoigne d’un effort de modernisation et de développement dans divers secteurs économiques nécessitant ce type d’équipements. Quant aux perspectives futures, le ministre a rappelé que l’octroi des licences d’importation demeure une prérogative de la commission interministérielle Industrie-Commerce. Les décisions sont prises en tenant compte à la fois « des besoins du marché national et en parallèle avec la montée en puissance de la production automobile locale », l’objectif étant de trouver un équilibre entre l’offre de véhicules importés et la promotion de l’industrie automobile nationale dans un contexte où le renouvellement du parc automobile vieillissant constitue une nécessité.

Samir Benisid

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