La légende Zvonimir Boban monte au créneau pour défendre l’international algérien: « Bennacer a été massacré à l’AC Milan » !

Zvonimir Boban, ancienne gloire de l’AC Milan et de la sélection croate, n’a pas mâché ses mots concernant le traitement réservé à Bennacer par son ancien club, l’AC Milan.

Dans le monde du football, les trajectoires de carrière peuvent parfois sembler injustes. C’est le cas d’Ismael Bennacer, milieu de terrain algérien dont la courbe de progression, fulgurante entre 2019 et 2022, s’est brutalement interrompue suite à une grave blessure au genou. Après avoir quitté l’AC Milan lors du mercato hivernal pour rejoindre l’Olympique de Marseille, l’international algérien peine toujours à retrouver son meilleur niveau. Une situation qui lui vaut de nombreuses critiques, mais qui a aussi fait réagir une légende du club lombard.

Zvonimir Boban, ancienne gloire de l’AC Milan et de la sélection croate, n’a pas mâché ses mots concernant le traitement réservé à Bennacer par son ancien club. Dans un entretien-fleuve accordé au journaliste Andrea Longoni, l’ancien milieu de terrain s’est montré particulièrement virulent : « Bennacer a été massacré à l’AC Milan ». Le Croate ne comprend pas pourquoi les qualités de Bennacer n’ont jamais été pleinement reconnues : « Bennacer est un joueur extrêmement sous-estimé, et vous aussi, vous ne l’avez pas compris. Qu’est-ce que vous ne lui trouvez pas ? » Son incompréhension est d’autant plus grande que, selon lui, l’Algérien a largement contribué au renouveau du Milan ces dernières saisons.

Concernant les problèmes physiques du joueur, Boban refuse d’y voir une excuse valable pour sa mise à l’écart : « C’est un argument recevable. Moi aussi, j’étais souvent blessé, d’autres joueurs aussi. Après une blessure, il faut du temps pour revenir. On en a donné à d’autres, mais lui, on l’a tout de suite mis de côté. C’est un garçon fermé, un soldat total, il ne sait pas comment communiquer ».

Le recrutement de Bennacer à Milan avait d’ailleurs été initié sous l’impulsion de Marco Giampaolo, alors entraîneur du club, comme le rappelle Boban : « Giampaolo nous avait dit de le recruter. Je suis allé le voir de plus près et j’ai trouvé une déclaration de Cristiano Ronaldo qui disait : ‘Il y a un numéro 10 à Empoli que j’aime bien’. Et ce match… incroyable. Bennacer a tout détruit à lui seul. La Juve n’a jamais réussi à le stopper ».

L’ancien responsable milanais dévoile également avoir consulté Arsène Wenger, qui avait eu Bennacer sous ses ordres à Arsenal : « Il fallait le nettoyer, le stabiliser. Il ne savait même pas se retourner. On a travaillé. Il venait d’Arsenal, j’ai appelé Wenger. Il m’a dit : ‘Zvone, si tu pars à la guerre avec quelqu’un, prends Ismaël’. C’est un vrai numéro 10, mais il a aussi gagné la CAN comme numéro 8, pas comme un 6 ».

Cette polyvalence et cette intelligence de jeu, Boban les considère comme des qualités exceptionnelles qui n’ont jamais été pleinement exploitées par l’AC Milan. Pour lui, Bennacer représente « un talent à l’état pur » que le club lombard n’a pas su valoriser correctement : « Ce qu’il a donné au Milan est exceptionnel », insiste-t-il, avant d’ajouter : « Mais aujourd’hui encore, je ne comprends pas comment on a pu passer à côté de ce qu’il représente réellement ».

Le départ de Bennacer vers Marseille cet hiver pourrait donc représenter une chance de renaissance pour le milieu de terrain algérien. À 27 ans, l’ancien vainqueur de la Coupe d’Afrique des Nations dispose encore de belles années devant lui pour prouver que Boban avait raison de croire en son talent. Reste à savoir si le staff phocéen saura, mieux que ses prédécesseurs milanais, exploiter les qualités d’un joueur que Cristiano Ronaldo lui-même considérait comme remarquable.

Le plaidoyer passionné de Zvonimir Boban pour Ismael Bennacer résonne comme un appel à la mesure et à la reconnaissance d’un talent peut-être incompris. Une chose est sûre : la carrière du milieu algérien est loin d’être terminée, et son chapitre marseillais pourrait bien lui permettre de faire taire ses détracteurs et de donner raison à ceux qui, comme Boban, ont toujours cru en son potentiel exceptionnel.

Moncef Dahleb