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Conseil de la Nation: Azzouz Nasri en route pour succéder à Salah Goudjil

Le Conseil de la Nation s’apprête à connaître un changement significatif.

Azzouz Nasri, figure discrète mais influente de l’appareil judiciaire, est désormais candidat officiel pour succéder à Salah Goudjil dont le mandat s’achève après douze années de présidence. L’annonce a été faite par Saad Arous, président du groupe du tiers présidentiel au Conseil de la nation, qui a confirmé aux médias la candidature d’Azzouz Nasri. Cette déclaration intervient à la veille d’une séance plénière cruciale prévue aujourd’hui et qui verra l’installation des nouveaux membres et l’élection du nouveau président de cette institution. Le groupe du tiers présidentiel, majoritaire parmi les cinq groupes composant le Conseil, laisse présager une élection sans surprise pour Nasri qui pourrait être l’unique candidat et bénéficier d’une large approbation. Le parcours d’Azzouz Nasri témoigne d’une carrière juridique et institutionnelle impressionnante. Magistrat de formation, il a occupé plusieurs postes de haute responsabilité dans le système judiciaire n. Il a notamment présidé la Cour de Constantine entre 1985 et 1989, avant d’être nommé membre du Conseil constitutionnel de 1989 à 1995. Son ascension s’est poursuivie avec sa nomination à la tête de la Cour suprême, fonction qu’il a exercée de 1995 à 2001. Depuis trois ans, il siège au Conseil de la nation dans le cadre du tiers présidentiel et a représenté l’Algérie au Forum parlementaire mondial du FMI et de la Banque mondiale à Washington en octobre 2024. Auparavant affilié au parti Talaie El Hourriyet, il s’en est distancié après le départ de son président Ali Benflis.

Cette transition s’inscrit dans le cadre constitutionnel. L’article 134 de la Constitution stipule que « le président du Conseil de la Nation est élu après chaque renouvellement partiel de la composition du Sénat. » Par ailleurs, l’article 122 précise que « nul ne peut exercer plus de deux mandats parlementaires, consécutifs ou séparés », une disposition sur laquelle la Cour constitutionnelle s’est prononcée suite à une saisine de Goudjil lui-même.

La séance plénière prévue aujourd’hui  marquera donc la fin d’une ère pour Salah Goudjil, qui a présidé deux mandats complets à la tête du Conseil de la nation. Il avait succédé à Abdelkader Bensalah qui avait quitté ce poste pour assumer la présidence intérimaire de l’État après la démission du président Abdelaziz Bouteflika sous la pression populaire du Hirak.

Dans son discours d’adieu lors d’une réunion de coordination avec les présidents des groupes parlementaires, Goudjil a souligné avoir œuvré durant son parcours à servir les intérêts de l’Algérie, à répondre aux aspirations du peuple algérien et à concrétiser la démocratie à travers les prérogatives conférées par la Constitution. Il s’est dit fier que son mandat ait accompagné « un renouveau national, né d’un Hirak authentique et béni » et a exprimé sa satisfaction d’avoir contribué à « l’enracinement des valeurs » nationales à travers les mécanismes constitutionnels du pouvoir législatif. M. Goudjil a affirmé, dans ce sillage, avoir veillé à ce que le Conseil de la nation « soit en harmonie avec la profondeur historique de l’Algérie, inspirée par l’attention exceptionnelle portée par le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, à la Mémoire nationale ». Exprimant sa conviction que la transmission de la vérité est une « responsabilité sacrée » des moudjahidine envers leur patrie, leurs frères martyrs, le message de Novembre et envers les générations futures, M. Goudjil a assuré avoir « accompli ce devoir et transmis le message ». Il a également indiqué avoir poursuivi, à partir de cette haute tribune parlementaire, son « combat permanent pour l’Algérie qu’il a entamé dans sa jeunesse au sein du mouvement national, poursuivi en tant que moudjahid dans les rangs de l’Armée de libération nationale et après le recouvrement de l’indépendance, en se mettant au service de son pays à travers les différentes responsabilités qui lui ont été confiées ». A la fin, il a tenu à adresser ses remerciements aux parlementaires pour leurs efforts ainsi que leur engagement autour de l’intérêt national, « au-delà des appartenances partisanes et des divergences politiques ». « Je pars l’âme apaisée, convaincu que l’Algérie victorieuse ne faiblira pas grâce à la force de ses institutions, aux compétences de ses enfants et à l’attachement sincère de ses citoyens », a-t-il conclu.

Hocine Fadheli

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