Assemblées annuelles de la BID : L’emploi des jeunes au coeur des débats
Les 51èmes Assemblées annuelles de la Banque islamique de développement ont débuté lundi au Centre international des conférences Abdelatif-Rahal d’Alger, sous le haut patronage du président Abdelmadjid Tebboune, plaçant l’Algérie au centre des discussions stratégiques du monde islamique pour la troisième fois de son histoire après 1990 et 2001. Cette nouvelle édition, organisée du 19 au 22 mai sous le thème « Diversifier l’économie, enrichir la vie », réunit près de 2000 participants issus des 57 pays membres de l’institution multilatérale, offrant une plateforme d’échange privilégiée sur les défis économiques contemporains. L’événement a débuté par des sessions techniques préparatoires, notamment le 13ème forum sur le développement de la jeunesse 2025, où l’Algérie a mis en avant ses efforts considérables en matière de formation et d’emploi des jeunes. Le ministre de la Jeunesse, Mustapha Hidaoui, a souligné les réformes structurelles entreprises par les hautes autorités pour faire de la jeunesse « un acteur clé » des scènes économique et politique nationales. « Ces réformes ont permis de créer un écosystème favorable pour la jeunesse algérienne qui dispose de nombreuses qualités lui permettant d’être un acteur essentiel pour assurer la transition vers le développement du pays », a déclaré le ministre, réaffirmant l’engagement constant de l’État algérien à accompagner et soutenir les jeunes.
L’approche algérienne s’articule autour d’une vision pragmatique exprimée par Yacine El Mahdi Oualid, ministre de la Formation et de l’Enseignement professionnels, qui a insisté sur l’importance cruciale de revoir les programmes d’enseignement pour rendre le système éducatif plus flexible et adapté aux évolutions du marché du travail, particulièrement face aux défis imposés par l’intelligence artificielle. « Il est indispensable d’investir dans la formation professionnelle, car une formation réussie permet de créer des opportunités d’emploi, d’améliorer la productivité des entreprises et de renforcer la performance économique du pays », a-t-il affirmé, mettant l’accent sur les emplois verts liés aux énergies renouvelables, domaine dans lequel l’Algérie figure parmi les plus grands investisseurs du continent africain. Le vice-président des opérations de la BID, Dr Rami Ahmed, a enrichi le débat en soulignant l’importance de développer un écosystème propice à l’emploi des jeunes à travers des postes permanents plutôt que temporaires ou saisonniers. Il a également évoqué les défis particuliers que traversent de nombreux pays musulmans, citant notamment les souffrances quotidiennes du peuple palestinien comme illustration des difficultés économiques et sociales auxquelles font face certaines communautés.
Le président du groupe de la BID, Dr Muhammad Sulayman Al-Jasser, a exprimé sa profonde gratitude au président Tebboune pour l’accueil de ces réunions, soulignant qu’elles représentent « une opportunité de renforcer les partenariats et de proposer des solutions innovantes pour accélérer le développement durable dans nos pays membres ». Cette reconnaissance témoigne de la confiance renouvelée dont jouit l’Algérie au sein de l’institution multilatérale et reflète la solidité des relations bilatérales établies.
Le programme des quatre journées comprend des sessions plénières, des forums spécialisés, des ateliers techniques sur la finance islamique, l’entrepreneuriat, la transformation numérique et le développement durable, ainsi que le lancement d’une plateforme dédiée à la coopération Sud-Sud. Plus de 40 sessions de travail et rencontres bilatérales sont prévues, incluant une table ronde sur les opportunités d’investissement et le commerce halal, ainsi que la session du « Conseil suprême de l’Aqsa ».
Amar Malki