El Tarf : 25% des cultures affectés par les intempéries
Selon une source relevant de la direction des services agricoles de la wilaya d’El Tarf, près de 20 à 25% des superficies de tomate industrielle, de céréales, de légumineuses, de légumes et de fruits ont été endommagées en raison des précipitations, de la grêle et du froid qui se sont abattus dernièrement sur les régions de la zone ouest de la wilaya.
Cette même source a indiqué que les dernières précipitations pluviales, accompagnées de grêle, ont suscité l’inquiétude des agriculteurs quant à leur impact sur la productivité des cultures. Des équipes spécialisées travaillent actuellement au recensement des dégâts pour évaluer l’ampleur des pertes subies par les agriculteurs dans différentes filières, afin de prendre les mesures nécessaires en coordination avec les organismes compétents.
Cependant, certains agriculteurs demeurent inquiets quant à la non-perception d’indemnités, en raison de leur refus d’assurer leurs cultures, malgré les campagnes de sensibilisation sur l’importance du processus d’assurance pour éviter de telles pertes. Néanmoins, un travail de coordination avec les représentants du secteur est en cours pour traiter les zones endommagées, notamment en renforçant le traitement biologique des cultures contre les maladies fongiques. Les agriculteurs sont à nouveau exhortés à assurer leurs cultures pour se prémunir contre les risques des catastrophes naturelles qui pourraient leur causer des pertes à tout moment.
En dépit de ces dégâts, les services agricoles de la wilaya d’El Tarf se montrent optimistes quant à une saison agricole réussie, grâce aux précipitations de saison intervenues en temps opportun et à la réduction des maladies, permise par la maîtrise technique et un accompagnement continu des professionnels en coordination avec tous les acteurs. Pour ce qui est de la production, notamment pour les filières stratégiques comme la tomate industrielle, cette saison s’annonce abondante avec une estimation prévisionnelle d’environ 4 millions de quintaux, soit une moyenne de 8 500 quintaux par hectare, pour une superficie de 4 500 hectares. Malgré les aléas climatiques, la filière de la tomate industrielle garde sa bonne mine et préserve à la wilaya d’El Tarf sa place sur le podium des premières wilayas réputées pour la production de cette culture stratégique destinée à la transformation industrielle. Quant à la culture céréalière, les estimations prévisionnelles font état d’une récolte d’environ 500 000 quintaux, soit une moyenne de 40 à 50 quintaux par hectare sur une superficie dépassant les 17 000 hectares. À cela s’ajoutent également d’autres cultures comme le tournesol, les légumineuses, les fruits et les légumes, qui ont également connu une expansion significative. Cette diversification s’explique par l’orientation de nombreux agriculteurs vers ces cultures afin d’apporter une valeur ajoutée à l’agriculture locale et nationale, et par conséquent assurer l’autosuffisance des produits agricoles très demandés sur le marché. Cette évolution qualitative du secteur de l’agriculture dans la wilaya d’El Tarf est le résultat des efforts déployés par la direction des services agricoles (DSA), dont le suivi et l’accompagnement des professionnels du secteur ont donné lieu à un engouement singulier pour l’agriculture en général et pour les filières stratégiques en particulier. Cet encadrement du secteur agricole se traduit sur le terrain par la distribution de pas moins de 3 000 cartes professionnelles électroniques aux agriculteurs de différentes filières. Cette démarche permet aux agriculteurs de bénéficier des avantages de cette carte, notamment l’accès aux soutiens de l’État, aux engrais de traitement, aux crédits bancaires, à l’assurance sur les personnes et les biens, ainsi qu’à la circulation dans le périmètre douanier, et d’autres prestations permettant d’organiser la profession, de lutter contre les intrus et de faire parvenir l’aide et les autres avantages uniquement aux agriculteurs structurés.
Dans un autre domaine relevant du secteur de l’agriculture, on constate une augmentation de l’intérêt pour la formation dans le secteur de l’élevage. La filière a, jusqu’à présent, enregistré 500 stagiaires ayant bénéficié de micro-crédits sans intérêts « ANGEM », et ce après la levée du gel sur l’élevage des ovins. Il est prévu le lancement de la seconde phase de formation dans l’aquaculture intégrée à l’agriculture. Le développement de cette activité devrait répondre aux besoins du marché tout en permettant d’utiliser les eaux des bassins d’élevage aquacole, riches en matières organiques, pour l’irrigation, afin d’accroître la productivité et la qualité des produits agricoles. En plus de ces filières, le secteur de l’agriculture a enregistré l’engouement des jeunes pour la formation dans d’autres domaines, comme l’apiculture et l’arboriculture fruitière. Concernant le cycle de formation, la chambre de l’agriculture a également confié à un cadre de son personnel la supervision de la formation des cadres des chambres agricoles à l’échelle nationale, notamment sur la production de contenus de sensibilisation. Par ailleurs, la chambre a déjà achevé la numérisation et la modernisation de ses services, y compris la construction d’un nouveau siège, afin d’améliorer la qualité des services offerts aux agriculteurs et assurer les meilleures conditions de travail pour le personnel en charge de ce secteur aussi stratégique que névralgique.
SOFIA CHAHINE