Culture

La question a été au cœur d’une rencontre internationale à Alger: Les musées embrassent la révolution de l’IA

L’imposant Palais de la Culture Moufdi-Zakaria à Alger a été, dimanche et lundi, le théâtre d’une rencontre internationale d’envergure qui pourrait bien redéfinir l’avenir des institutions muséales dans notre région et au-delà. Alors que le mois du patrimoine touchait à sa fin et que la Journée mondiale des musées était célébrée à travers le globe, l’Algérie affirmait son leadership culturel en accueillant une réunion internationale et régionale dédiée à « La préservation et la promotion des musées et des collections muséales, leur diversité et leur rôle dans la société ». Un timing parfaitement orchestré qui souligne la volonté du pays de se positionner comme un acteur incontournable dans le dialogue interculturel mondial. Sous la présidence du ministre de la Culture et des Arts, Zouhir Ballalou, cet événement d’envergure a rassemblé experts, directeurs de musées et professionnels venus de nombreux pays, créant ainsi un forum d’échange exceptionnel coordonné en collaboration avec des organisations prestigieuses comme l’UNESCO et l’ALECSO. Cette rencontre révèle une ambition claire : transformer nos musées, souvent perçus comme de simples gardiens du passé, en véritables catalyseurs d’innovation et de cohésion sociale. « Une prise de conscience collective quant à l’importance des musées a émergé, » a déclaré avec enthousiasme le ministre Ballalou lors de son allocution de clôture lundi. Ses propos traduisent une vision résolument moderne des institutions muséales qui « ne sont pas seulement considérées comme des lieux de conservation de la mémoire, mais aussi comme des espaces inclusifs qui créent du sens, embrassent la diversité et contribuent à bâtir des ponts de dialogue et d’appartenance. » Cette vision émancipatrice du musée comme espace vivant et inclusif marque une rupture avec les conceptions traditionnelles et ouvre la voie à une nouvelle ère pour ces institutions séculaires. L’un des fils conducteurs de cette rencontre a été l’intégration des nouvelles technologies, et particulièrement de l’intelligence artificielle, dans l’écosystème muséal. Comme l’a souligné le ministre, « les interventions ont montré comment les musées peuvent évoluer et s’adapter aux défis actuels, tant sur le plan des réponses à apporter aux menaces visant les biens culturels, que sur celui de l’utilisation des outils de l’ère numérique pour étendre leur influence et leur ouverture sur les sociétés. » Une révolution technologique est en marche dans nos musées, promettant de transformer radicalement l’expérience du visiteur tout en renforçant les capacités de préservation et de valorisation du patrimoine. L’intelligence artificielle, loin d’être une menace pour notre héritage culturel, apparaît ainsi comme un allié de choix pour le faire rayonner auprès des nouvelles générations. Ce qui distingue particulièrement cette rencontre d’Alger, c’est son orientation résolument pragmatique. Le ministre Ballalou a insisté sur la nécessité de traduire les résultats de cet atelier « en programmes concrets et en initiatives participatives pour renforcer la résilience des musées et enrichir leur relation avec le grand public. » Un appel à l’action qui témoigne d’une volonté de dépasser le stade des simples déclarations d’intention pour entrer dans une phase d’opérationnalisation effective. Le ministre a d’ailleurs réaffirmé « l’engagement de son département à poursuivre l’élan de cet effort, notamment en soutenant les initiatives régionales et en participant activement aux efforts de protection du patrimoine muséal et d’adaptation du système aux changements contemporains. » La présence remarquée du directeur régional de l’UNESCO pour la région Maghreb, Eric Falt, ainsi que de la représentante du Conseil international des musées (ICOM) en Afrique, confère à cette rencontre une dimension internationale significative et souligne l’importance accordée par ces organisations aux initiatives algériennes dans le domaine culturel. Au niveau national, l’approche inclusive adoptée par l’Algérie mérite d’être soulignée. Le pays était représenté non seulement par une élite d’experts universitaires et de responsables de musées nationaux, mais également par des représentants des secteurs de la justice, de la sécurité nationale et de la protection civile. Cette approche transversale témoigne d’une compréhension fine des enjeux multidimensionnels liés à la protection et à la valorisation du patrimoine culturel, qui dépassent largement le cadre strict des institutions culturelles traditionnelles. Mohand Seghir

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