Banque mondiale : Les prévisions de croissance mondiale revues à la baisse
La Banque mondiale a procédé mardi à une révision significative à la baisse de ses prévisions de croissance économique mondiale pour 2025, ramenant ses anticipations à 2,3% contre des projections initiales nettement plus optimistes, soit une réduction de 0,4 point de pourcentage qui témoigne de la dégradation du climat économique international. Cette révision s’inscrit dans une tendance baissière confirmée par les dernières perspectives publiées par le Fonds monétaire international et l’Organisation de coopération et de développement économique, validant ainsi le ralentissement en cours de l’économie planétaire. L’institution de Bretton Woods explique cette détérioration des perspectives par les effets persistants de la hausse des droits de douane aux États-Unis et l’intensification des tensions commerciales qu’elle a provoquée entre Washington et Pékin, créant un climat d’incertitude qui pèse lourdement sur les échanges commerciaux mondiaux. Malgré cette révision pessimiste, la Banque mondiale écarte toutefois le scénario d’une récession mondiale pour cette année, maintenant un optimisme prudent quant à la résilience de l’économie globale. Les perspectives pour l’économie américaine illustrent parfaitement cette morosité ambiante, avec une révision drastique à la baisse d’un point de pourcentage par rapport aux prévisions de janvier, limitant la croissance attendue à 1,4% pour 2025 avant une reprise très modeste à 1,6% en 2026. L’économie de la zone euro n’échappe pas à cette tendance déprimante, perdant 0,3 point de pourcentage par rapport au précédent rapport avec une croissance anticipée à seulement 0,7% cette année, et des perspectives à peine meilleures pour 2026 avec 0,8% de croissance prévue. Les économies en développement, traditionnellement moteurs de la croissance mondiale, ne sont pas épargnées par cette morosité généralisée, avec une croissance attendue de 3,8% cette année avant une légère remontée à 3,9% en 2026 et 2027, soit une performance inférieure d’un point de pourcentage en moyenne par rapport à la décennie 2010. Cette sous-performance des pays émergents illustre leur vulnérabilité aux chocs externes et aux turbulences commerciales internationales. Parmi les grandes économies émergentes, la Chine devrait enregistrer une croissance de 4,5% cette année, performance honorable mais reflétant le ralentissement structurel de l’économie chinoise dans un contexte de tensions commerciales accrues avec les États-Unis. L’Inde se distingue avec une croissance prévue de 6,3% en 2025, confirmant son statut de locomotive économique régionale malgré les vents contraires mondiaux. La Banque mondiale souligne néanmoins que le reste du monde pourrait bénéficier d’un rebond significatif en cas de réduction des tensions commerciales entre les principales économies mondiales, ce qui aurait un effet positif immédiat en réduisant les incertitudes politiques et la volatilité financière observées ces derniers mois.
L’Algérie à contre-courant de la morosité mondiale
Dans ce contexte économique mondial dégradé, l’Algérie fait figure d’exception notable avec une performance remarquable qui contraste avec la tendance générale de ralentissement. Selon le rapport annuel de la Banque mondiale sur l’économie algérienne, le pays a enregistré une croissance impressionnante de son PIB réel de 4,8% en 2024, largement supérieure aux moyennes mondiales et portée principalement par les secteurs non liés aux hydrocarbures, témoignant d’un début prometteur de diversification économique. Cette dynamique positive s’accompagne d’une maîtrise remarquable de l’inflation, chutée de 9,3% en 2023 à 4% en 2024, grâce à la baisse des prix agricoles et à l’autorisation d’importation des viandes. Pour 2025, les perspectives algériennes demeurent favorables avec une hausse attendue de la production et des exportations d’hydrocarbures, consolidant ainsi la position du pays comme l’une des rares économies à résister efficacement aux turbulences économiques mondiales.
Amar Malki