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Trump risque d’entrainer les USA dans un conflit avec l’Iran: Le Moyen-Orient s’enfonce dans le chaos

L’escalade militaire entre l’entité sioniste et l’Iran, entrée dans son cinquième jour, fait craindre le pire scénario : l’entraînement des États-Unis dans un conflit aux conséquences imprévisibles pour la stabilité régionale et mondiale.

Alors que les bombardements s’intensifient de part et d’autre, les déclarations bellicistes de Donald Trump et le départ précipité du président américain du sommet du G7 au Canada alimentent les inquiétudes d’une guerre totale au Moyen-Orient.

Depuis vendredi dernier, l’entité sioniste mène une agression aérienne d’une ampleur sans précédent contre l’Iran, visant des centaines de sites militaires et nucléaires. L’aviation israélienne a frappé des installations d’enrichissement d’uranium, notamment le site de Natanz, et a éliminé plusieurs hauts gradés iraniens ainsi que des scientifiques du programme nucléaire. Ces attaques ont fait au moins 224 morts et plus d’un millier de blessés côté iranien selon le dernier bilan officiel. En riposte, l’Iran bombarde sans relâche les sites de l’entité sioniste. Les Gardiens de la révolution iraniens affirment avoir frappé mardi un centre du Mossad à Tel-Aviv, tandis que l’armée iranienne revendique la destruction de quatre avions de combat israéliens.

Cette escalade militaire intervient dans un contexte géopolitique tendu où les positions de Donald Trump suscitent l’inquiétude. Le président américain a quitté prématurément le sommet du G7, assurant que son départ n’avait « rien à voir » avec des efforts de cessez-le-feu, mais était motivé par quelque chose de « beaucoup plus gros ». Son retour précipité vers la « Situation Room » de la Maison Blanche, cette salle de crise où les présidents américains ordonnent des opérations militaires d’envergure, alimente les spéculations sur une implication directe américaine dans le conflit.

L’engrenage de la guerre totale

Les déclarations contradictoires de Trump révèlent une stratégie confuse qui pourrait mener l’Amérique vers un piège militaire. Après avoir affirmé qu’un « accord » allait être trouvé, le président américain a lancé ce message alarmiste : « Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement. » Plus inquiétant encore, Trump a appelé mardi soir à une « capitulation sans condition » de l’Iran, précisant ne pas vouloir tuer le Guide suprême « pour le moment ». Il s’est également prévalu de contrôler « désormais complètement et totalement l’espace aérien iranien », suggérant une coordination militaire étroite avec son allié sioniste.

Ces déclarations bellicistes tranchent avec les analyses d’experts qui mettent en garde contre les dangers d’une guerre préventive. Rosemary Kelanic, politologue au think tank Defense Priorities, estime que si Trump se laisse entraîner par l’entité sioniste dans ce conflit, il commettra « la pire erreur de sa présidence ». « Non seulement les guerres préventives ne fonctionnent pas, mais elles ont des conséquences imprévues », avertit-elle dans le New York Times. L’histoire récente des interventions américaines au Moyen-Orient, de l’Irak à l’Afghanistan, illustre parfaitement ces mises en garde.

L’Iran, de son côté, maintient une rhétorique de résistance totale. Le ministre des Affaires étrangères Abbas Araghchi a déclaré que les Iraniens combattront « jusqu’à la dernière goutte de sang » pour protéger leur pays, tandis que le président iranien Massoud Pezeshkian promet une réponse « du même niveau » à toute agression. Cette escalade verbale, couplée aux frappes militaires quotidiennes, dessine le tableau d’un conflit qui pourrait rapidement échapper à tout contrôle diplomatique.

Les risques d’embrasement régional

L’implication croissante des États-Unis dans ce conflit fait craindre un embrasement généralisé du Moyen-Orient. Washington a déjà renforcé son « dispositif défensif » dans la région en envoyant le porte-avions Nimitz et en déployant de nouveaux avions de combat F-16, F-22 et F-35. Cette montée en puissance militaire américaine, officiellement présentée comme « défensive », pourrait rapidement basculer vers une participation active aux hostilités.

Les conséquences d’une guerre américano-iranienne dépasseraient largement le cadre bilatéral. Les répercussions économiques seraient dramatiques, avec une probable fermeture du détroit d’Ormuz par l’Iran, par où transite près de 20% du pétrole mondial.

La communauté internationale tente de jouer les pompiers face à cette escalade. Les dirigeants du G7 ont publié une déclaration appelant à la « désescalade », tandis que plusieurs pays arabes et musulmans, dont l’Algérie, condamnent les attaques israéliennes contre l’Iran. Mais ces appels au calme semblent insuffisants face à la logique militaire qui s’impose désormais. L’évacuation de plus de 700 ressortissants étrangers d’Iran vers l’Azerbaïdjan et l’Arménie illustre l’anticipation d’une aggravation du conflit par la communauté internationale.

Benjamin Netanyahu, de son côté,  ose appeler les Iraniens à se soulever contre la « tyrannie » et estime qu’assassiner le guide suprême Ali Khamenei mettrait « fin au conflit ». Cette rhétorique de changement de régime rappelle les discours qui ont précédé les interventions militaires américaines en Irak et en Libye, avec les conséquences chaotiques que l’on connaît. La région risque de revivre les erreurs du passé, mais à une échelle encore plus dramatique, impliquant cette fois des puissances nucléaires et des enjeux énergétiques mondiaux cruciaux.

Lyes Saïdi

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