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Soudan : Une trêve humanitaire d’une semaine à El-Fasher

Le président du Conseil souverain de transition du Soudan, Abdel Fattah al-Burhan, a accepté vendredi une trêve humanitaire d’une semaine à El-Fasher, chef-lieu de l’Etat du Darfour Nord, suite à un appel téléphonique du secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres. Cette décision intervient dans un contexte de siège prolongé de la ville par les Forces de soutien rapide (FSR) depuis mai 2024, incluant des bombardements quotidiens et de violents combats urbains avec les Forces armées soudanaises (FAS). Le Conseil souverain a précisé dans un communiqué que cette trêve vise à soutenir les efforts d’aide et garantir l’acheminement de l’assistance à des milliers de civils pris au piège dans la ville. Al-Burhan, également commandant en chef des FAS, a souligné l’importance de mettre en œuvre les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU qui exigent la fin du siège d’El-Fasher par les FSR. La ville d’El-Fasher revêt une importance stratégique majeure en tant que centre administratif pour la région du Darfour, qui comprend cinq Etats, et constitue la seule capitale de l’Etat du Darfour à échapper encore au contrôle des FSR. La cité abrite trois camps pour les personnes déplacées, Abou Shouk, Zamzam et Al-Salam, et compte environ 1,5 million d’habitants, dont 800.000 déplacés internes selon les données de l’ONU. Le blocus imposé par les FSR a entraîné des pénuries critiques de produits de première nécessité et de fournitures médicales, aggravant la situation humanitaire déjà précaire. Parallèlement à cette annonce, le groupe A3+ au Conseil de sécurité des Nations Unies, composé de l’Algérie, la Somalie, la Sierra Leone et le Guyana, a réaffirmé vendredi son engagement en faveur du rétablissement de la paix au Soudan sous « conduite et appropriation soudanaises ». Lors d’une réunion du Conseil de sécurité consacrée à la situation soudanaise, la représentante permanente du Guyana, Carolyn Rodrigues, s’exprimant au nom du groupe, a souligné que la situation sécuritaire, économique, humanitaire et politique au Soudan ne cesse de s’aggraver en raison du conflit qui s’est étendu à plusieurs régions. Le groupe A3+ a mis en garde contre la montée de l’insécurité alimentaire, le pillage, la violence et l’enrôlement des enfants, autant de fléaux qui s’accentuent alors que leurs auteurs restent impunis. Il a appelé à la protection des civils et à la demande des comptes aux responsables de ces violations. Les représentants ont condamné dans les termes les plus forts les attaques perpétrées contre un convoi humanitaire à Al-Koma, ainsi que les assauts visant une installation du Programme alimentaire mondial menés par les FSR. Le groupe a insisté sur la nécessité pour toutes les parties de respecter et protéger les travailleurs humanitaires en application de la Convention de Genève, soulignant que la sécurité du personnel humanitaire et des opérations d’aide sont essentielles pour assurer l’acheminement des aides aux civils.

R.I.

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