La JSK, l’ESS et l’ASO Chlef sur la liste noire de la FIFA
La Fédération internationale de football vient de porter un coup sévère au football algérien en sanctionnant cinq clubs par une interdiction de recrutement pour dettes impayées.
L’Union Sportive du Souf, la Jeunesse Sportive de Kabylie, l’Association Sportive de Chlef, Amel Boudouaou et l’Entente Sportive de Sétif figurent désormais sur la liste noire de la FIFA, une situation qui les empêche d’enregistrer de nouveaux joueurs jusqu’à la régularisation complète de leur situation financière. Ces sanctions s’échelonnent sur plusieurs mois. L’Union Sportive du Souf essuie la sanction la plus ancienne, effective depuis le 9 janvier 2025 pour une durée de trois fenêtres de recrutement. La JSK, fleuron du football algérien, voit son interdiction courir depuis le 9 avril 2025 sans limitation de durée. L’Association Sportive de Chlef subit le même sort depuis le 23 mai, tandis qu’Amel Boudouaou est frappé d’embargo depuis le 27 mai. Enfin, l’Entente Sportive de Sétif, autre monument du championnat national, rejoint cette liste peu enviable depuis le 26 juin pour. L’impact sportif s’annonce considérable, particulièrement en cas de blessures ou de départs imprévus, compromettant leur compétitivité dans les championnats nationaux et continentaux. Plus préoccupant encore, cette restriction limite également leur capacité à vendre ou prêter des joueurs, tarissant ainsi d’importantes sources de revenus potentielles.
La FIFA maintient une position inflexible face à ces manquements, rappelant que ces sanctions visent à garantir une gestion financière transparente et équilibrée dans le football mondial. L’instance dirigeante n’accordera aucune exception et les interdictions demeureront actives jusqu’au paiement intégral des dettes ou à la conclusion d’accords satisfaisants avec les créanciers. Au-delà de l’aspect purement disciplinaire, ces sanctions relancent le débat sur la gestion des clubs algériens et surtout de leurs passifs en matière de dette, notamment après leur rachat par de grandes entreprises publiques. Cette problématique soulève des questions fondamentales sur la gouvernance du football national et la capacité des nouveaux propriétaires à assainir durablement les finances de leurs clubs.
Cette situation interroge également sur l’efficacité des mécanismes de contrôle financier mis en place par les instances nationales. Comment des clubs sous tutelle d’entreprises publiques peuvent-ils accumuler des dettes au point d’être sanctionnés par la FIFA ? Cette question révèle les dysfonctionnements profonds du système de gouvernance du football algérien, où les responsabilités semblent diluées entre les différents acteurs.
La JSK et l’ESS, clubs aux palmarès continentaux prestigieux, voient leur réputation entachée par ces sanctions qui contrastent violemment avec leur glorieux passé. Cette situation risque également de compromettre les ambitions africaines notamment de la JSK engagée en Ligue des champions de la CAF. L’urgence impose désormais aux dirigeants de ces clubs une mobilisation totale pour régulariser leur situation. Cette crise révèle aussi la nécessité d’une réforme profonde du système de gouvernance du football algérien, où la transparence financière doit devenir la règle pour éviter que de telles situations ne se reproduisent à l’avenir.
Moncef Dahleb