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Après trois années de hausse: L’Algérie tourne la page de l’inflation galopante

Le niveau de prix a été multiplié par 2,8 depuis 2001. Cependant, grâce aux mesures prises par les autorités afin de juguler l’inflation et augmenter les revenus, via la hausse des salaires, des retraites et des diverses allocations, les ménages retrouvent du pouvoir d’achat.

L’Algérie tourne la page de l’inflation galopante qui a pesé sur le pouvoir d’achat des ménages ces dernières années. Selon les données compilées de l’Office national des statistiques (ONS) sur l’évolution de l’indice des prix à la consommation entre 2015 et 2024, ce dernier n’a progressé que de 4,1% en 2024, marquant un ralentissement spectaculaire après les hausses vertigineuses de 7,2% en 2021, 9,3% en 2022 et 9,3% en 2023. L’indice général des prix à la consommation du grand Alger s’établit désormais à 281,4 points, soit une multiplication par 2,8 du niveau des prix depuis 2001, année de référence de l’indice. Le secteur alimentaire, qui représente près de 43% du panier de consommation des ménages, a joué un rôle déterminant dans cette amélioration. Alors que les prix des produits alimentaires avaient bondi de 13,3% en 2023, ils n’ont progressé que de 3,3% en 2024. Cette modération s’explique principalement par l’évolution des prix des produits agricoles frais, qui ont affiché une hausse limitée à 4,5% après avoir explosé de 22,1% l’année précédente.

Les consommateurs ont particulièrement bénéficié de la chute des prix de certains produits de base. Les fruits frais, qui avaient vu leurs prix s’envoler de 31,6% en 2023, ont chuté de 19,2% en 2024. Les légumes frais ont également baissé de 4,7% après une hausse de 15,8% l’année précédente. Plus surprenant encore, les œufs ont dégringolé de 17,3% après avoir bondi de 21,7% en 2023, offrant un répit bienvenu aux ménages.

Cette tendance baissière ne concerne cependant pas tous les produits. Les pommes de terre ont connu une évolution en dents de scie, passant d’une baisse de 22% en 2023 à une hausse de 36,2% en 2024. Les poissons frais ont également renchéri de 22%, tandis que la viande de mouton a progressé de 14,4%.

Les produits alimentaires industriels, qui pèsent 26% du panier de consommation, ont également contribué à la modération de l’inflation avec une hausse limitée à 1,9% contre 4,5% en 2023. Pour la première fois depuis 2015, les prix du lait, du fromage et de leurs dérivés ont même baissé de 1%, offrant un soulagement aux familles nombreuses. Les huiles et graisses ont également reculé de 2,1%, tandis que les boissons non alcoolisées ont vu leur rythme de hausse passer de 10,8% à seulement 1,4%.

Seul le café, thé et infusions continuent de flamber avec une progression de 21,2%, dépassant même la hausse de 19,3% observée en 2022, reflétant les tensions sur les marchés internationaux de ces matières premières.

Tous les secteurs bénéficient du ralentissement

Au-delà de l’alimentaire, tous les secteurs de l’économie ont bénéficié de cette décélération de l’inflation. L’habillement et les chaussures ont vu leurs prix progresser de 6,5% contre 8,5% en 2023, restant néanmoins dans une dynamique haussière soutenue. Le logement et les charges ont affiché une progression très modérée de 1,3%, proche du niveau de 2023.

Le secteur de la santé et de l’hygiène corporelle, particulièrement sensible pour les ménages, a connu une amélioration notable avec une hausse de 5,3% contre 10% l’année précédente. Les médicaments sur ordonnance n’ont progressé que de 0,9% après avoir bondi de 7,3% en 2023, témoignant d’efforts pour maîtriser l’inflation dans ce domaine essentiel.L’éducation, la culture et les loisirs ont enregistré la plus spectaculaire des améliorations, avec une hausse quasi-nulle de 0,2% après avoir progressé de 10,7% en 2023. Les fournitures scolaires, cruciales pour les familles en période de rentrée, n’ont augmenté que de 3% après deux années de hausses supérieures à 20%.

Le ralentissement observé reflète les mesures mises en place par les autorités pour soutenir le pouvoir d’achat et qui commencent à porter leurs fruits, même si le niveau d’inflation de 4,1% reste supérieur aux standards. Les transports et communications maintiennent leur stabilité relative avec une hausse de 0,8%, tandis que seul le groupe « divers » échappe à la tendance générale en accélérant de 8,9% à 10,6%. Cette catégorie résiduelle pourrait refléter des tensions sur des produits spécifiques non couverts par les autres groupes.

Cette évolution positive de l’inflation devrait permettre aux ménages de retrouver progressivement du pouvoir d’achat. Toutefois, le niveau de prix a été multiplié par 2,8 depuis 2001. Cependant, grâce aux mesures prises par les autorités afin de juguler l’inflation et augmenter les revenus, via la hausse des salaires, des retraites et des diverses allocations, les ménages retrouvent du pouvoir d’achat.

Sabrina Aziouez

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