Rénovation de la médina de Constantine : Une enveloppe de 122 milliards de dinars mobilisée

Les travaux de rénovation de la vieille ville de Constantine ont repris après un démarrage difficile, grâce à l’octroi d’une enveloppe supplémentaire de 122 milliards de dinars par les autorités locales de la wilaya. 

Ce projet d’envergure avait initialement bénéficié d’un financement de 37 milliards de dinars débloqué en mars dernier lors de la visite du ministre de l’Intérieur, Brahim Merad. Le démarrage laborieux des travaux s’explique principalement par le mauvais état des réseaux d’eau potable qui ont nécessité un remplacement complet avant toute opération d’aménagement. Cette contrainte technique inattendue a occasionné des retards significatifs durant les premières semaines d’exécution. Quatre entreprises de travaux publics sont désormais chargées de la réfection des trottoirs, du pavage traditionnel des ruelles avec des pierres polies, ainsi que de la modernisation des réseaux d’éclairage public, d’assainissement et d’adduction d’eau.L’objectif des autorités locales de la wilaya de Constantine est de transformer la médina en espace économique, touristique et culturel, tout en préservant son cachet antique et son patrimoine architectural. Cette action vise à redonner vie à un tissu urbain longtemps délaissé, symbole de l’identité constantinoise.

Les réactions des habitants demeurent partagées. Si beaucoup expriment un optimisme prudent quant à l’avenir de leurs quartiers, certains déplorent l’utilisation de matériaux jugés inadaptés au caractère historique des lieux et s’inquiètent des retards dans l’achèvement de certains axes, compliquant leur quotidien. Ces préoccupations font écho aux critiques essuyées par des projets similaires réalisés lors de la manifestation « Constantine, capitale de la culture arabe », dont la qualité d’exécution défaillante avait nécessité des interventions correctives coûteuses, notamment rue du 19 juin où les pierres importées ont dû être remplacées par du béton imprimé.

Face à ces antécédents, les autorités locales insistent sur la nécessité d’un contrôle technique renforcé et d’une meilleure coordination entre les intervenants. Des acteurs de la société civile plaident également pour l’association d’experts locaux – ingénieurs, historiens, spécialistes du patrimoine – afin de garantir le respect de l’authenticité architecturale de ce site exceptionnel. Il convient de souligner que la ville du Rocher constitue en elle-même un site historique grandeur nature, où chaque vestige raconte une histoire millénaire.

Sofia Chahine