Économie

Inclusion économique : 300 femmes au foyer intègrent le secteur industriel

L’Algérie lance une offensive pour l’autonomisation économique des femmes avec l’intégration imminente de 300 femmes au foyer dans le secteur industriel, annoncent mardi à Tlemcen les ministres de l’Industrie et de la Solidarité nationale. Cette initiative pilote, déployée dans sept wilayas, marque une rupture dans les politiques d’emploi féminin en ciblant spécifiquement les secteurs de l’agroalimentaire, du textile et du cuir.

Le ministre de l’Industrie Sifi Ghrieb a officialisé cette démarche lors de la cérémonie de concrétisation de la convention de coopération interministérielle organisée à la maison des jeunes de Maghnia, en présence de sa collègue Soraya Mouloudji, ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme. Cette cérémonie marque « le lancement effectif de la première phase de mise en œuvre de cette convention de partenariat à travers six wilayas-pilotes », selon les termes du ministre Ghrieb.

L’originalité de ce programme réside dans son approche ciblée des compétences domestiques traditionnelles. « Ces deux filières ont été choisies en raison de leur capacité à absorber la main-d’œuvre, leur lien avec les métiers traditionnels et les savoir-faire domestiques maîtrisés par les femmes, ce qui facilite la formation, l’insertion et la création de véritables opportunités pour transformer ces potentialités en projets productifs et générateurs de revenus », explique Sifi Ghrieb.  Le dispositif s’appuie sur des partenariats concrets avec des groupes industriels établis. Soraya Mouloudji précise que « environ 300 femmes au foyer bénéficieront de ce programme à travers des contrats de sous-traitance avec le groupe de textile et cuir GETEX, ainsi que par des dons de matériel de cuisine et d’équipements fournis par le groupe de l’agroalimentaire AGRODIV ». Cette collaboration directe entre secteur public et entreprises privées illustre une nouvelle forme de partenariat économique centrée sur l’inclusion sociale. Les wilayas pilotes retenues pour cette expérimentation couvrent un large spectre géographique et économique : Tlemcen, Alger, Tizi Ouzou, Béjaïa, Relizane, Batna et Laghouat. Cette répartition permet de tester l’adaptabilité du programme aux différentes réalités régionales, des zones industrielles développées aux régions à vocation plus agricole.

L’accompagnement des bénéficiaires constitue un pilier central du dispositif. « Nous accordons une grande importance à ce modèle expérimental et nous veillons à réunir toutes les conditions de sa réussite, en accompagnant les bénéficiaires par la formation, l’encadrement, l’appui technique et logistique, tout en assurant la commercialisation de leurs produits via des mécanismes innovants », souligne le ministre de l’Industrie. La ministre Mouloudji inscrit cette initiative dans une vision politique plus large en affirmant que « l’autonomisation économique des femmes, en parallèle à l’amélioration de leur statut et à la consolidation de leurs droits politiques et juridiques, figurait parmi les priorités majeures du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à travers les différentes politiques et programmes mis en œuvre à tous les niveaux ». L’impact attendu dépasse la dimension purement économique. « Ce projet va au-delà d’une simple insertion professionnelle. Il s’agit de la concrétisation d’une vision de développement global adoptée par le président de la République visant à autonomiser les femmes, renforcer leurs capacités productives et à les intégrer de manière durable et organisée dans le circuit économique national », déclare Sifi Ghrieb. La stratégie gouvernementale mise également sur la création d’un écosystème favorable à l’entrepreneuriat féminin. Les sessions de formation organisées visent à développer « les capacités des femmes bénéficiaires de ce projet national » selon des « techniques et savoir-faire considérés adéquats par les groupes industriels », comme l’explique la ministre Mouloudji. Le programme revêt une double dimension selon le ministre de l’Industrie : « économique, en renforçant les chaînes de production industrielle par une main-d’œuvre qualifiée et motivée et l’autre sociale, en permettant aux femmes au foyer de jouer un rôle actif dans la construction d’une économie locale solide ». L’ambition ne s’arrête pas à cette phase pilote. Le ministère de l’Industrie « ambitionne d’élargir ultérieurement ce programme-pilote à d’autres wilayas et secteurs industriels, contribuant ainsi à l’ancrage d’une culture de production domestique structurée et au développement de l’économie sociale et solidaire, comme pilier du développement national », annonce Sifi Ghrieb. Soraya Mouloudji souligne que cette convention « permettra de soutenir la productivité des groupes et entreprises industriels, notamment dans les filières du textile et du cuir », créant ainsi une synergie bénéfique entre inclusion sociale et performance économique. Les « contrats de sous-traitance avec des femmes qualifiées dans les domaines de la confection, du cuir et des produits alimentaires » constituent le mécanisme opérationnel de cette intégration.

Amar Malki

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