Économie

La BM confirme le statut de l’Algérie comme pays à revenu intermédiaire supérieur

Des réformes qui portent leurs fruits

La Banque mondiale confirme le statut de pays à revenu intermédiaire supérieur pour la deuxième année consécutive.

Pour la deuxième année consécutive, le Groupe de la Banque mondiale vient de confirmer le classement du pays dans la tranche supérieure des économies à revenu intermédiaire, une distinction qui place l’Algérie parmi les dix nations africaines les plus performantes selon cette méthodologie internationale. Cette classification, actualisée annuellement à l’ouverture de l’exercice fiscal s’étendant du 1er juillet 2025 au 30 juin 2026, constitue un indicateur de référence pour évaluer le niveau de développement économique des pays membres de l’institution financière internationale. La performance algérienne s’inscrit dans un contexte régional contrasté où seuls quelques pays du continent africain parviennent à maintenir ce niveau de classification, aux côtés notamment de l’Afrique du Sud et du Gabon. Dans la région élargie du Moyen-Orient, de l’Afrique du Nord, de l’Afghanistan et du Pakistan, l’Algérie rejoint un groupe restreint comprenant l’Iran, la Libye et l’Irak, confirmant ainsi sa position stratégique dans l’architecture économique régionale.

Cette ascension remarquable trouve ses racines dans une révision méthodologique majeure entreprise l’année précédente. L’Algérie avait alors effectué une transition passant du statut de « pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure » à celui de « pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure », franchissant ainsi un seuil symbolique et technique déterminant. Le ministère des Finances avait alors souligné que cette progression résultait principalement d’une révision complète des statistiques des comptes nationaux, orchestrée par l’Office National des Statistiques dans une démarche d’alignement sur les standards internationaux contemporains. Cette modernisation statistique a permis une réévaluation substantielle du Produit Intérieur Brut national, révélant l’ampleur réelle de l’activité économique nationale et corrigeant les sous-estimations historiques. Au-delà de ce rebasage technique, la consolidation de ce classement reflète les performances structurelles de l’économie algérienne ces dernières années. L’expansion soutenue de l’investissement public, conjuguée au renforcement des secteurs économiques productifs, a contribué à diversifier progressivement le tissu économique national. Cette dynamique s’accompagne d’une amélioration notable de la gouvernance des finances publiques, illustrant la maturité croissante des institutions économiques nationales. Les progrès réalisés dans l’amélioration des méthodes de mesure et de production statistique témoignent également de la modernisation de l’appareil administratif, tandis qu’une meilleure prise en compte de l’économie non observée permet désormais de refléter plus fidèlement la réalité économique du pays.

La méthodologie de classification de la Banque mondiale repose sur une grille de lecture rigoureuse, structurée autour de quatre catégories distinctes selon le niveau de revenu national brut par habitant. Les économies à faible revenu se caractérisent par un revenu inférieur à 1 135 dollars en 2024, tandis que la tranche intermédiaire inférieure s’étend de 1 136 à 4 495 dollars. La tranche supérieure, où figure désormais l’Algérie, englobe les pays dont le revenu par habitant oscille entre 4 496 et 13 935 dollars, le seuil supérieur délimitant l’accès au club des économies à revenu élevé. Cette classification intègre une batterie d’indicateurs macroéconomiques incluant la croissance économique, l’inflation, les fluctuations du taux de change et l’évolution démographique, offrant ainsi une photographie multidimensionnelle de la performance économique. L’analyse régionale révèle des dynamiques contrastées particulièrement instructives. La région Moyen-Orient et Afrique du Nord confirme sa relative prospérité, avec 35% de ses pays désormais classés dans la catégorie à revenu élevé, témoignant de la richesse énergétique et des capacités d’investissement de nombreuses économies de cette zone géographique. L’Afrique subsaharienne dessine quant à elle un tableau plus nuancé mais encourageant, avec une proportion de pays à faible revenu qui s’est considérablement réduite, passant de 75% à 45%. Cette amélioration substantielle illustre la dynamique de croissance qui traverse le continent, tandis qu’un pays de la région accède pour la première fois au statut d’économie à revenu élevé, marquant un tournant historique dans le développement africain.

Pour l’Algérie, cette confirmation représente bien plus qu’une simple reconnaissance statistique. Elle valide la pertinence des orientations stratégiques adoptées et ouvre de nouvelles perspectives en termes d’attractivité pour les investissements internationaux et d’accès aux financements multilatéraux. Cette position renforcée constitue également un levier diplomatique et commercial non négligeable dans les relations économiques bilatérales et multilatérales. 

Sabrina Aziouez

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