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CHAN 2025 : Une édition inédite

Le Championnat d’Afrique des Nations 2025 s’annonce comme une édition révolutionnaire à plus d’un titre. Initialement prévu en 2024 mais reporté cette année, le tournoi continental réservé aux joueurs locaux connaît une transformation majeure sous l’impulsion de la Confédération africaine de football. Du 2 au 30 août 2025, les regards du football africain convergeront vers l’Afrique de l’Est où le Kenya, l’Ouganda et la Tanzanie co-organisent cette compétition d’envergure.

Les changements sur le plan financier constituent sans doute l’aspect le plus marquant de cette édition. Dans la lignée de sa politique de revalorisation des compétitions continentales, la CAF a procédé à une augmentation substantielle des dotations qui témoigne de la volonté de professionnaliser davantage le football africain. Le vainqueur de cette édition empochera désormais 3,5 millions de dollars, soit une progression spectaculaire de 75% par rapport à l’édition précédente où le Sénégal, sacré champion, avait perçu 2 millions de dollars. Cette hausse considérable illustre parfaitement la stratégie ambitieuse de la CAF pour élever le niveau des compétitions africaines et récompenser l’excellence sportive à sa juste valeur. L’enveloppe globale du tournoi atteint désormais 10,4 millions de dollars américains, marquant une progression de 32% qui bénéficiera à l’ensemble des participants. Cette initiative s’inscrit dans une démarche plus large visant à attirer les meilleurs talents locaux et à donner une dimension internationale accrue au CHAN, souvent considéré comme le parent pauvre des compétitions continentales face à la Coupe d’Afrique des Nations.

Sur le plan symbolique, la CAF a également dévoilé un nouveau trophée qui marque une rupture esthétique avec les précédentes éditions. Présenté en grande pompe par trois légendes du football africain, Victor Wanyama du Kenya, Denis Onyango d’Ouganda et Mrisho Ngasa de Tanzanie, ce trophée au design épuré et contemporain mélange harmonieusement les éléments dorés et argentés. Son originalité réside dans ses 54 lignes qui encerclent la coupe, chacune représentant symboliquement une association membre de la CAF. Au centre trône une carte de l’Afrique, rappelant le caractère panafricain de cette compétition unique en son genre qui célèbre exclusivement les talents formés localement.

Le format du tournoi connaît également quelques ajustements par rapport à l’édition précédente. Avec 19 participants au lieu de 18, la configuration des groupes s’en trouve modifiée avec trois poules de cinq équipes et une quatrième à quatre formations. Cette particularité s’explique par la qualification automatique des trois pays organisateurs, créant un déséquilibre numérique inhabituel mais qui ne modifie en rien les modalités de qualification vers les quarts de finale. Les deux premiers de chaque groupe compostreon leur billet pour la phase à élimination directe, avec les critères de départage traditionnels en cas d’égalité de points.

L’Algérie, vice-championne sortante après sa finale perdue face au Sénégal lors de l’édition précédente disputée à domicile, arrive avec le statut de favori naturel. Les hommes de Madjid Bougherra, installés dans le groupe C, affronteront successivement l’Ouganda le 4 août au Mandela National Stadium de Kampala, l’Afrique du Sud le 8 août dans la même enceinte, la Guinée le 15 août, puis le Niger le 18 août au Nyayo Stadium de Nairobi pour clôturer la phase de groupes. Cette programmation permettra aux Fennecs de disputer trois de leurs quatre matchs en Ouganda avant de se déplacer au Kenya pour leur dernière échéance du premier tour.

La présence algérienne se ressent également dans l’arbitrage puisque la CAF a confié au quatuor algérien composé de Lotfi Bekouassa comme arbitre central, Adel Abane premier assistant, Houssam Benyahia quatrième arbitre et Lahlou Benbraham à la VAR, le privilège d’officier le match d’ouverture entre la Tanzanie et le Burkina Faso au stade Benjamin Mkapa de Dar Es Salaam. Cette désignation constitue une reconnaissance de la qualité de l’arbitrage algérien sur la scène continentale.

Le coup d’envoi inaugural a d’ailleurs souri aux hôtes tanzaniens qui se sont imposés 2-0 face au Burkina Faso, lançant parfaitement cette édition tant attendue. Cette victoire symbolique des Taifa Stars devant leur public illustre l’importance de l’avantage du terrain dans une compétition où l’ambiance populaire peut faire la différence. Les enjeux sportifs et économiques n’ont jamais été aussi élevés pour une compétition qui célèbre l’authenticité du football africain et la richesse de ses viviers locaux.

Moncef Dahleb

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