La rentrée universitaire fixée au 13 septembre : Ce qui va changer

Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a officialisé dimanche le calendrier de la rentrée universitaire 2025-2026. 

Selon un communiqué du ministère, « les cours au sein de l’ensemble des établissements d’enseignement supérieur débuteront le samedi 13 septembre 2025″, une date qui coïncide avec le lancement d’une réforme ambitieuse qualifiée d' »intelligente, sécurisée et souveraine » par le ministre Kamel Baddari. Cette rentrée s’annonce révolutionnaire avec une réorientation majeure vers les filières scientifiques et technologiques, répondant aux défis du XXIe siècle et aux exigences du marché du travail moderne. Le secrétaire général du ministère a notifié « les présidents des conférences régionales des universités, de prendre attache avec les recteurs des établissements d’enseignement supérieur et de recherche scientifique ainsi qu’avec le directeur général de l’Office national des œuvres universitaires », précisant que « les enseignants-chercheurs rejoindront leurs postes de travail le samedi 6 septembre 2025, tandis que le début des cours est fixé au samedi 13 septembre 2025 pour les différents cycles de formation au niveau de tous les établissements d’enseignement supérieur », précise le communiqué. Le ministère a expressément demandé aux responsables universitaires « d’entamer toutes les mesures et dispositions relatives à la rentrée universitaire, notamment celles ayant trait aux volets pédagogique et logistique, et ce en vue de garantir le bon déroulement de la rentrée universitaire, conformément aux délais fixés ».Cette année universitaire sera marquée par d’importants changements. Le premier responsable du secteur Kamel Baddari  a d’ailleurs présenté il ya quelques jours les grandes nouveautés du secteur. La grande nouveauté de cette année académique réside dans la réorientation massive vers les disciplines scientifiques, avec 65% des nouveaux bacheliers qui seront dirigés vers des filières scientifiques, d’ingénierie et de technologie. Cette stratégie s’accompagne de la création de 600 nouveaux parcours liés aux sciences, à l’intelligence artificielle et aux technologies émergentes, traduisant l’ambition de l’Algérie de s’inscrire pleinement dans l’économie de la connaissance. Parallèlement, 26 filières traditionnelles jugées obsolètes seront supprimées, illustrant une rationalisation de l’offre de formation pour mieux répondre aux besoins du marché du travail. Cette restructuration ne néglige pas pour autant les profils littéraires, puisque 14 nouvelles filières ont été spécialement créées pour les titulaires du baccalauréat lettres et philosophie, notamment dans les secteurs de la gestion des informations de santé, de l’administration aéroportuaire et de la gestion des frontières. L’accréditation de 50 nouvelles offres de formation, dont 72% dans les domaines de l’ingénierie, des sciences et des technologies, confirme cette orientation stratégique vers les disciplines à forte valeur ajoutée. Le volet linguistique constitue également un axe majeur de cette réforme, avec la généralisation progressive de l’anglais dans l’enseignement supérieur. À partir de cette rentrée, les étudiants de première année en sciences médicales suivront l’ensemble de leurs cours en anglais et auront la possibilité de s’inscrire parallèlement à une licence en anglais médical. Des parcours entièrement dispensés en anglais seront proposés dans plusieurs universités, notamment à Sétif 1, M’sila et Alger 3. Pour accompagner cette transition, des cours de renforcement en langue anglaise seront proposés à distance aux bacheliers de la session 2025, entre le 26 juillet et le 26 septembre, afin de leur permettre d’atteindre un niveau B2 ou C1. L’innovation technologique marque également cette rentrée avec l’introduction de l’intelligence artificielle dans le processus d’orientation des étudiants. Une plateforme intelligente intégrée aux smartphones analysera les données scolaires des candidats à partir de plus de 40 millions de points liés aux résultats obtenus au baccalauréat et durant les années secondaires. L’algorithme proposera des choix de spécialités compatibles avec le profil de l’étudiant tout en indiquant les débouchés professionnels correspondants, révolutionnant ainsi l’approche traditionnelle de l’orientation universitaire. Le renforcement des capacités d’accueil accompagne cette transformation avec la livraison de 28 000 nouvelles places pédagogiques et 9 500 lits supplémentaires dans les cités universitaires d’ici la rentrée. La capacité totale atteindra 1 616 000 places pédagogiques pour près de 1 940 000 étudiants attendus, tandis que la capacité d’hébergement s’élèvera à 737 840 lits répartis sur 491 résidences universitaires. L’extension du réseau des Écoles Normales Supérieures constitue un autre volet important de cette réforme, avec un passage à 49 centres de formation à travers le pays grâce à la création de 25 annexes et 24 nouvelles unités au sein des universités. L’objectif affiché est ambitieux : former 32 000 enseignants d’ici l’année scolaire 2030-2031 pour répondre aux besoins croissants du secteur éducatif. Au plan pédagogique, les programmes seront révisés pour intégrer des modules en lien direct avec les enjeux contemporains, notamment l’intelligence artificielle, les bases de programmation, l’ingénierie inversée, les logiciels libres et l’entrepreneuriat. Conformément aux instructions du président Abdelmadjid Tebboune, deux matières seront intégrées dans le tronc commun des écoles nationales supérieures à Sidi Abdallah : l’histoire de l’Algérie et l’éducation à la citoyenneté. Cette rentrée 2025-2026 marque ainsi un tournant pour l’université algérienne, qui mise sur l’intelligence artificielle, l’innovation, l’internationalisation et une meilleure insertion professionnelle des diplômés, s’inscrivant dans une vision moderne et prospective de l’enseignement supérieur.

Lyna Larbi