Exploitation illégale des richesses sahraouies par le Maroc : La RASD mobilise sa défense
Dans une démonstration de détermination à lutter contre l’exploitation illégale de leurs richesses naturelles, les Sahraouis renforcent leur arsenal et affiche leur volonté à poursuivre devant toutes juridictions quiconque se rendrait complice dans ce activités illégales. Le président de la République arabe sahraouie démocratique, Ibrahim Ghali, a émis mardi une directive présidentielle créant un groupe spécialisé dans la défense des ressources naturelles sahraouies, signalant une intensification de la bataille juridique contre les pratiques marocaines d’appropriation illégale. La directive 02/2025, signée le 1er août, établit le « groupe de suivi du dossier des ressources naturelles et des questions juridiques connexes », placé sous la direction d’Abi Bachraya, conseiller spécial présidentiel. Cette structure remplace et renforce l’équipe constituée en octobre 2023, témoignant de la volonté sahraouie d’adapter continuellement leur stratégie face aux défis juridiques contemporains. Le président Ghali considère ce dossier comme « l’un des fronts importants actuels de la bataille de libération du peuple sahraoui », soulignant l’importance stratégique de cette lutte pour la souveraineté sur les ressources.
Cette mobilisation sahraouie intervient dans un contexte juridique favorable, marqué par les victoires successives devant les tribunaux internationaux. L’Observatoire international de surveillance des ressources naturelles du Sahara occidental (WSRW) alerte cependant sur les tentatives européennes de contournement des décisions judiciaires. Après que la Cour de justice de l’Union européenne ait invalidé en octobre 2024 les accords commerciaux UE-Maroc étendus au territoire occupé, des « discussions secrètes » seraient menées entre Bruxelles et Rabat pour identifier des « mécanismes de contournement ». Sara Eyckmans, membre du WSRW, met en garde : « Les institutions européennes sont confrontées au choix de défendre l’État de droit ou de faciliter des pratiques qui le défient ouvertement. » La Cour européenne avait pourtant été claire : les accords de pêche et agricoles « conclus en méconnaissance des principes de l’autodétermination » ne peuvent s’appliquer au Sahara occidental sans le consentement de son peuple. Face aux tentatives d’obtenir un « consentement présumé », le WSRW rappelle que cela exigerait que le Maroc reconnaisse le territoire comme « séparé et distinct », ce qui semble « inconcevable ». Cette résistance juridique sahraouie, désormais institutionnalisée par la directive présidentielle, s’inscrit dans une stratégie globale de protection des droits nationaux face aux appétits économiques qui ignorent le droit international. Les Sahraouis démontrent ainsi leur détermination à utiliser tous les instruments légaux disponibles pour contrer l’exploitation de leurs richesses et préserver leur droit à l’autodétermination.
L. Saïdi